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Taux d’intérêt : la conjoncture rattrape les emprunteurs en Afrique subsaharienne

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Des nairas nigérians © DR

Les évolutions des taux débiteurs dans la zone UEMOA en 2022 ont été marquées par une tendance à la hausse après une période prolongée de baisse. Cependant, des différences significatives subsistent entre les pays, les catégories de clientèles et les tailles d’entreprises, créant ainsi une diversité de situations économiques au sein de la région.

Après une période de neuf années de baisse, les taux débiteurs au sein de la zone UEMOA ont pris une nouvelle direction à la hausse en 2022, en s’établissant à 6,48%, selon les données rapportées par la BCEAO. Cette augmentation de 22 points de base enregistrée l’année dernière reste toutefois modérée comparée au resserrement plus prononcé de 75 points de base sur les taux directeurs, une mesure prise en réponse aux tensions inflationnistes.

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Des situations disparates selon les pays…

Il convient de noter que ces évolutions ne sont pas uniformes dans tous les pays de la région, ni dans toutes les catégories de clientèles. En effet, des disparités significatives existent en fonction de divers facteurs tels que le pays, le produit, la catégorie de clientèle, la taille de l’entreprise et même le genre.

Parmi les huit pays de la zone UEMOA, la Côte d’Ivoire, le poumon économique, a connu la plus forte hausse de ses taux débiteurs avec une augmentation de 42 points de base. Malgré cette accélération, le crédit y reste relativement abordable avec un taux débiteur moyen de 6%. Le Sénégal se distingue en étant le seul pays à afficher une moyenne plus avantageuse, à savoir 5,71% en 2022. Rejoignant le Sénégal, le Togo et le Mali ont enregistré une baisse des taux d’intérêt l’année dernière, contribuant ainsi à une diversité de situations au sein de la zone.

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Selon le sexe…

Concernant les catégories de clientèles, les ménages ont été particulièrement touchés par la conjoncture économique, subissant une hausse significative de leur taux moyen de crédit qui s’est établi à 7,92%, en augmentation de 47 points de base. Toutefois, il est important de souligner que l’impact n’est pas uniforme au sein de ce groupe. Les hommes ont vu le coût du crédit augmenter de 33 points de base, tandis que les femmes n’ont subi qu’une hausse marginale de seulement 1 point de base. Globalement, les femmes bénéficient de taux d’intérêt plus compétitifs que les hommes dans tous les pays de la région. En 2022, le différentiel de taux entre les sexes s’élevait à 50 points de base, avec des taux de 7,45% pour les femmes et 7,95% pour les hommes.

Les banques établies au Bénin et au Burkina Faso ont proposé les taux les plus bas pour les femmes, soit respectivement 6,93% et 6,94%. À l’inverse, les banques nigériennes ont appliqué une moyenne de 8,80% aux femmes, constituant ainsi le taux le plus élevé de la zone. Pour les hommes, le Niger (8,99%) et la Guinée Bissau (8,82%) demeurent les pays où le coût de l’argent est le plus élevé, tandis que le Bénin (7,49%) et le Mali (7,64%) offrent les taux les plus compétitifs malgré une augmentation de 45 points de base en un an au Bénin.

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Selon les entreprises

Par ailleurs, selon la taille des entreprises, les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) ont été davantage affectées, avec une augmentation de 65 points de base sur leurs taux débiteurs, tandis que les grandes entreprises ont subi une hausse de seulement 30 points de base. Cette différence a creusé l’écart de taux entre les grandes entreprises et les MPME à 126 points de base en faveur des premières. Cependant, dans trois pays de la zone (Guinée Bissau, Niger et Mali), les taux débiteurs appliqués aux MPME étaient inférieurs à ceux des grandes entreprises en 2022, suggérant ainsi une politique de crédit plus avantageuse pour les PME dans ces économies spécifiques.

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