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S&P Global Ratings : notes de crédit souverain et perspective du Kenya

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L’agence de notation américaine, S&P Global Ratings © DR

Le 25 août 2023, S&P Global Ratings a réaffirmé les notes de crédit souverain à long terme et à court terme en devises étrangères et en monnaie locale du Kenya à ‘B/B’. Cependant, la perspective reste négative, signalant les défis financiers auxquels le pays est confronté.

Risques de remboursement de la dette et liquidité restreinte

La perspective négative reflète principalement les risques entourant la capacité du Kenya à honorer sa dette extérieure. Pour cause : un accès limité aux marchés internationaux, indique l’agence S&P. Celle-ci précise que son rapport se base sur plusieurs éléments. Notamment : les contraintes de liquidité sur les marchés nationaux de capitaux, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt.

Scénarios possibles pour le Kenya

Dans son rapport, S&P Global Ratings prévoit une baisse des notes dans les six à douze prochains mois. Un recul qui ferait suite à l’exacerbation des pressions de refinancement extérieur du Kenya. Et ce, poursuit l’agence, en raison du déclin des réserves de change ou un échec des tentatives de rachat de dette. Une stagnation des progrès dans la consolidation budgétaire pourrait également entraîner une dégradation des notes.

Par contre, ce scénario pourrait devenir positif si les pressions de financement intérieur et extérieur du Kenya sont mieux maîtrisées. Et ce, tout en étant accompagnées d’avancées substantielles dans la consolidation budgétaire.

Politiques budgétaires durables

S&P estime en outre que les notes du Kenya sont justifiées par l’adoption de certaines mesures économiques visant à soutenir des finances publiques. La loi de Finances de 2023 du pays, en vigueur depuis juin, projette une réduction du déficit budgétaire à 4,4% du PIB pour l’exercice se terminant en juin 2024, contre 5,5% pour 2023. Cela inclut des mesures telles que l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les carburants. Cela compte aussi l’introduction d’une cotisation obligatoire pour le logement des employés et une hausse des impôts sur le revenu.

Défis persistants et besoins de financement du Kenya

Cependant, malgré ces efforts, le Kenya est toujours confronté à des défis financiers, indique S&P. Le pays repousse ses projets d’accès aux marchés internationaux pour refinancer un Eurobond de 2 milliards de dollars. Celui-ci n’arrive à échéance qu’en juin 2024, mais à cause de la conjoncture difficile des marchés mondiaux, le Kenya a entamé des opérations de swap d’obligations pour combler ses besoins. Les coûts de service de la dette restent quand même élevés.

Stabilité politique et réformes économiques

Par ailleurs, depuis l’arrivée au pouvoir de William Ruto en 2022, le gouvernement œuvre pour stabiliser les finances publiques et stimuler la croissance économique. Défiant les critiques et rejets de ces mesures, l’exécutif a déployé plusieurs programmes d’urgence. S&P Global Ratings rapporte qu’il s’agit de prêts ciblés pour soutenir les petites et moyennes entreprises et d’autres secteurs clés.

Des perspectives dénuées d’optimisme

En somme, le Kenya fait face à des pressions inflationnistes, des déficits budgétaires et des risques liés à la dette et à la balance des paiements. Bien que le gouvernement cherche à implémenter des solutions consolidant et stimulant la croissance économique, celles-ci ne font pas l’unanimité dans le pays. L’avenir du Kenya dépendra désormais de sa capacité à mobiliser des ressources extérieures. Il repose aussi sur le maintien de sa stabilité politique et la mise en œuvre de plus de réformes économiques efficaces.

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