Soudan-Soudan du Sud : les compromis bilatéraux seraient-ils menacés ?
Le Soudan et le Soudan du Sud pourraient subir les conséquences de la violence croissante dans la région. Selon l’Agence de presse africaine (APA), des responsables des Nations Unies (ONU) ont averti que la situation pourrait faire dérailler les progrès politiques bilatéraux entre les deux pays. Ils pourraient aussi aggraver la situation humanitaire déjà fragile et poser de nouveaux risques.
La sous-secrétaire générale pour l’Afrique au département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et au département des opérations de maintien de la paix, Martha Ama Akyaa Pobee, a alerté sur la situation. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, elle a rappelé que la sécurité à Abiyé, une région frontalière riche en pétrole et contestée, a été depuis longtemps un point de discorde. Mais des accords ont été conclus avant l’explosion de violence au Soudan le 15 avril dernier.
Les perturbations causées par le conflit sur les circuits de déploiement de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abiyé (UNISFA), mandatée par le Conseil, pourraient également poser problème. «L’arrivée de personnel et d’équipement supplémentaires devra être reportée, ce qui pourrait affecter la capacité de la force», a relevé Pobee. Elle a cependant ajouté que des dispositions alternatives sont en cours de planification pour minimiser les retards tout en sauvegardant la sécurité du personnel et de l’équipement.
Hanna Serwaa Tetteh, Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la Corne de l’Afrique, est aussi intervenue devant le Conseil. Elle a déploré que les troubles récents mettent en péril les relations stables qui existaient avant le conflit entre Juba, capitale du Soudan du Sud, et Khartoum. «Les conséquences humanitaires, sécuritaires, économiques et politiques de l’évolution de la situation au Soudan ont suscité l’inquiétude des dirigeants politiques du Sud-Soudan», a-t-elle ajouté.
Le retour de milliers de Sud-Soudanais depuis le Soudan est également préoccupant. Avec un potentiel de 200.000 autres personnes fuyant la violence, cela constituerait un défi pour le Soudan du Sud, dont les deux tiers de la population ont besoin d’une aide humanitaire.