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Soudan : le 3e anniversaire sanglant du renversement d’Al-Bachir
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Neuf manifestants sont morts jeudi 30 juin au Soudan, lors d’une manifestation massive qui s’est répandue dans plusieurs villes du pays. Les Soudanais ont bravé le dispositif de sécurité renforcé du gouvernement et la coupure des communications pour exiger le départ des militaires du gouvernement. Ces derniers sont au pouvoir depuis déjà huit mois.
Dans le centre de Khartoum, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter d’empêcher la foule de se diriger vers le palais présidentiel. Plusieurs dizaines de personnes ont ainsi protesté dans la capitale et dans les villes jumelles d’Omdurman et de Bahri.
Ces manifestations marquent le troisième anniversaire du soulèvement populaire qui a évincé le dirigeant autocratique de longue date, Omar Al-Bachir, et a conduit à un accord de partage du pouvoir entre les groupes civils et les militaires.
Cependant, en octobre dernier, l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Burhan, a renversé le gouvernement de transition, déclenchant une série de rassemblements appelant les militaires à céder le pouvoir.
De plus, c’est la première fois, depuis des mois de protestations contre le coup d’État d’octobre, que les services d’internet et téléphoniques ont été coupés. Le personnel des deux sociétés de télécommunications privées du Soudan, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré avoir reçu l’ordre des autorités pour ce faire le 30 juin.
L’interruption des appels téléphoniques à l’intérieur du Soudan et la fermeture des ponts sur le Nil reliant Khartoum, Omdurman et Bahri visent à limiter les communications et les déplacements des manifestants.
Par ailleurs, des médecins ralliés au mouvement de protestation ont déploré que les forces de sécurité aient abattu mercredi dernier un enfant lors de manifestations à Bahri. Et jeudi, neuf autres assassinats par balles, tous à Omdurman, ont eu lieu, portant à 112 le nombre de Soudanais tués depuis le coup d’État.