Soudan : la guerre entre les deux généraux se poursuit, une trêve attendue en soirée
Raids aériens, tirs et explosions, … Pour le 37e jour consécutif, de violents affrontements continuent entre l’armée et les paramilitaires qui se disputent le pouvoir au Soudan alors qu’un cessez-le-feu d’une semaine est censé entrer en vigueur ce lundi soir.
Les cinq millions d’habitants de la capitale soudanaise, Khartoum, se sont réveillés au son des combats, sous une chaleur écrasante, et pour la plupart de ceux qui n’ont pas pu fuir, sont privés d’eau, d’électricité et de télécommunications.
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Les infrastructures sont, elles, très endommagées : la quasi-totalité des hôpitaux de Khartoum et du Darfour ne fonctionnent plus. Les humanitaires réclament des couloirs sécurisés pour acheminer médicaments, nourriture et carburant aux habitants d’un pays aux banques fermées et aux convois d’approvisionnement interrompus par les combats.
Dimanche de nouveau, le patron de l’action humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, a plaidé pour «la livraison sécurisée d’aide humanitaire» alors que plus de 25 des 45 millions de Soudanais ont besoin d’aide. Si le conflit se poursuit dans le pays d’Afrique de l’Est, l’un des plus pauvres du monde, un million de Soudanais supplémentaires pourraient se réfugier dans les pays voisins qui redoutent une contagion, prévient l’ONU.
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Pour tenter de réhabiliter les infrastructures et d’approvisionner hôpitaux, stocks humanitaires et marchés pillés ou bombardés, les médiateurs américains et saoudiens ont annoncé avoir obtenu, après deux semaines de négociations en Arabie saoudite, une trêve d’une semaine à compter de 19H45 GMT lundi.
Les deux camps ont annoncé par communiqué vouloir respecter cette trêve saluée par l’ONU, l’Union africaine et le bloc de l’Afrique de l’Est, l’Igad. Mais dans les quartiers résidentiels de Khartoum, les habitants disent ne voir aucun préparatif pour un arrêt des combats.
Depuis le 15 avril, une dizaine de cessez-le-feu ont été promis et aussitôt violés. La guerre entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait un millier de morts et plus d’un million de déplacés et de réfugiés.
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Cette fois, assurent Ryad et Washington, il y aura «un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu» regroupant des représentants des deux camps ainsi que des États-Unis et de l’Arabie saoudite.