Soudan : des centaines de manifestants exigent le départ du chef de la MINUATS
Des centaines de manifestants soudanais ont exigé, mercredi, le renvoi du chef de la mission des Nations Unies, Volker Perthes, alors que ce dernier tente de résoudre la crise politique du pays. Une crise qui a fait suite au coup d’État militaire de l’année dernière, mené par le chef de l’armée Abdel Fattah Al Burhan.
Les protestataires se sont rassemblées devant le siège de la mission dans la capitale Khartoum. Ils ont fortement critiqué les efforts du représentant onusien, qui dirige la Mission intégrée d’assistance à la transition au Soudan (MINUATS).
Ce nouveau mouvement de colère est intervenu après la tenue d’un séminaire intitulé «l’impact négatif de la mission de l’ONU sur le lancement du dialogue soudanais». Au cours de cet événement, Mohamed Ali Al Jazouli, chef du Parti de l’État de droit et du développement, a accusé Perthes de «s’ingérer» dans les affaires intérieures du Soudan.
«Volker, toi l’Allemand, la crise sera résolue par les Soudanais», ont scandé les manifestants, tandis que d’autres ont appelé Perthes à «partir». Ces rassemblements interviennent alors que le Conseil de sécurité des Nations unies envisage de prolonger le mandat de la MINUATS au-delà du 3 juin.
Il faut préciser que le Soudan est confronté à chaos politique depuis le putsch de Abdel Fattah Al Burhan, qui a déclenché des manifestations dans la majeure partie du pays.
Ce coup d’État a bouleversé un fragile accord de partage de pouvoir entre l’armée et les civils, négocié après le renversement de l’autocrate de longue date, Omar Al Bachir, en 2019.
Jusqu’à présent, la violente répression des manifestations a fait près de 100 morts, selon les militants. Certains de ces derniers se sont dits en colère contre l’ONU, car elle essaie de conclure une alliance avec les Forces de la liberté et du changement.
«Volker est venu pour réintégrer les partis [des Forces de la liberté et du changement] dans la société soudanaise. La société soudanaise est contre ces partis. Ces personnes travaillent pour leur propre intérêt, et leur travail implique l’exclusion et la vengeance. Nous ne nous arrêterons pas, et nous ne nous calmerons pas tant que les problèmes du Soudan ne seront pas résolus par les Soudanais», ont martelé les manifestants soudanais.