Soudan : au moins 176 morts en deux jours dans des bombardements
Depuis avril 2023, une guerre fait des ravages au Soudan. Elle oppose l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Cet affrontement a fait des dizaines de milliers de morts et plus de onze millions de déplacés. Selon l’ONU, elle nourrit l’une des pires crises humanitaires récentes.
En début de semaine, des bombardements menés par les forces paramilitaires sur Omdourman, proche banlieue de la capitale soudanaise, ont tué au moins 65 personnes et fait des centaines de blessés, a indiqué le gouverneur de l’État de Khartoum. Il a ajouté qu’un obus a été tiré sur un bus tuant tous les passagers. A travers un communiqué, Ahmed Othman Hamza dénonce un « massacre » commis par une « milice terroriste », en référence aux FSR.
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La journée de mardi a été marquée par les combats les plus violents de cette année entre l’armée régulière, conduite par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les FSR de son ancien allié et adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Les civils utilisés comme boucliers
Lundi, une frappe aérienne de l’armée soudanaise a tué plus de 100 personnes à Kabkabiya, une ville située à 150 km d’El Fasher. Selon Abdalazeem Attahir, membre de l’organisation Emergency Lawyers, « la frappe a eu lieu vers midi. L’armée visait une position des paramilitaires, mais un marché se trouvait à proximité. De nombreux civils ont été tués ». Il explique que les avions de l’armée sont vieux, datant de l’époque soviétique, et que leurs frappes manquent de précision, a rapporté RFI.
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« Cela arrive souvent au Darfour. Les civils sont des victimes collatérales des deux camps », ajoute-t-il. La majorité des violences sont commises par les paramilitaires, mais l’armée en est aussi responsable. Selon lui, ces actes sont de graves violations du droit humanitaire. L’armée doit protéger les civils, et « les FSR ne doivent pas installer leurs camps en ville. Ils utilisent les civils comme boucliers humains. Cela s’est vu à Khartoum et à Nyala », précise-t-il.
De son côté, Human Rights Watch accuse les FSR et leurs alliés de milices arabes d’avoir commis de nombreuses violences contre des civils dans l’État du Kordofan-Sud entre décembre 2023 et mars 2024.