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Sommet africain sur le climat au Kenya : un rendez-vous clé pour le continent

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Le président du Kenya, William Ruto (à l’écran), lors du sommet africain sur le climat au Kenya, à Nairobi, le 4 septembre 2023 © AFP

Les décideurs africains ont donné, lundi au Kenya, le coup d’envoi  du Sommet africain sur le climat. Ce sommet historique a pour objectif de faire du continent une puissance émergente en matière d’énergies renouvelables et d’appeler à une aide financière internationale pour révéler son potentiel. Il marque le début des quatre mois les plus intensifs de l’année pour les négociations climatiques mondiales, qui atteindront leur point culminant lors d’une discussion cruciale sur la cessation des énergies fossiles à la COP28 à Dubaï, prévue de fin novembre à début décembre.

Le Sommet africain sur le climat (ACS 2023) a débuté à Nairobi, lundi 4 septembre, sous le thème « Stimuler la croissance verte et les solutions de financement climatique pour l’Afrique et le monde ». Cette conférence, qui se déroule jusqu’à mercredi, rassemble des dirigeants africains, des leaders mondiaux, des partenaires de développement, des organisations de la société civile, des chercheurs, des universitaires et divers acteurs. Le but est de relever les défis urgents du changement climatique et de promouvoir la coopération pour un avenir durable.

Lors de son discours d’ouverture, le président kényan, William Ruto, a souligné la nécessité d’une action collective et de la convergence des efforts pour faire face aux défis de l’Afrique. Il a notamment appelé à investir dans les énergies renouvelables, l’industrialisation verte, l’agriculture résiliente au climat et la préservation de la nature, en notant que des milliers de milliards de dollars à l’échelle mondiale sont prêts à être investis dans des solutions vertes. Il a aussi souligné que l’Afrique détient la clé pour accélérer la décarbonation de l’économie mondiale. En outre, Ruto a souhaité que ce sommet permette au continent de trouver un langage commun sur le développement et le climat afin de «proposer des solutions africaines» à la COP28, qui se tiendra à Dubaï, du jeudi 30 novembre au mardi 12 décembre.

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Pour sa part, la ministre kényane de l’Environnement et du Changement climatique, Soipan Tuya, a déclaré que le Sommet offre aux Africains l’opportunité de présenter une vision nouvelle et audacieuse de l’Afrique, en tant que continent riche en potentiel et en opportunités pour résoudre la crise climatique. Elle a exhorté les participants à explorer des options pour tirer parti des ressources humaines et naturelles abondantes de l’Afrique afin de passer à une économie à faibles émissions tout en ouvrant de nouvelles opportunités en matière de financement climatique, de commerce, d’investissement, d’innovation, de résilience et d’emplois verts.

Plusieurs panels au menu du Sommet

Plusieurs panels sont à l’ordre du jour, portant notamment sur le financement climatique en Afrique, la transformation des systèmes alimentaires sur le continent, les investissements dans la résilience hydrique face au changement climatique, et l’exploitation du potentiel des énergies renouvelables en Afrique. Les débats s’articulent également autour des thèmes tels que les marchés de carbone dans les pays du Sud, l’hydrogène vert, les investissements dans la nature et la biodiversité, les villes africaines intégrées, et le rôle de la gouvernance des océans et de l’économie bleue en Afrique.

Au cours de cet événement de trois jours, l’Afrique aspire à renforcer l’action mondiale en matière de financement climatique, à mettre en avant le potentiel considérable du continent, et à attirer de nouveaux partenariats dans le domaine de la croissance verte, en particulier dans les énergies renouvelables et l’agriculture durable. L’événement devrait aboutir à la Déclaration de Nairobi sur la croissance verte et le financement climatique, ouvrant la voie à un nouvel accord financier mondial comprenant des instruments de financement adaptés aux objectifs de croissance spécifiques.

Cette réunion est également l’occasion pour les différents décideurs et parties prenantes de prendre des engagements d’investissement, notamment par le biais d’accords d’investissement vert d’une valeur de plusieurs milliards de dollars en Afrique, couvrant l’ensemble des thèmes abordés lors du sommet.

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L’Afrique pâtit du changement climatique de manière disproportionnée

Dans un nouveau rapport publié à l’occasion du Sommet africain sur le climat, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) souligne que l’Afrique subit de manière disproportionnée les conséquences du changement climatique, malgré sa faible contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre.

L’instance onusienne a, en outre, mis en évidence l’accélération du réchauffement climatique et l’aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes en Afrique. Ces phénomènes ont des répercussions graves sur la sécurité alimentaire de la région, avec une baisse de la productivité agricole, ainsi que sur les déplacements de population et les migrations, augmentant le risque de conflits dus à la rareté des ressources.

Ce rapport sur l’État du climat en Afrique en 2022 indique que la hausse des températures en Afrique s’est accélérée au fil des décennies, et que les menaces liées aux conditions météorologiques et climatiques deviennent de plus en plus sérieuses.

Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM, a souligné que l’Afrique ne représente qu’une petite fraction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit moins de 10 %, mais qu’elle est la région la moins préparée à faire face aux effets néfastes du changement climatique. Et, de noter les conséquences dévastatrices des canicules, des précipitations intensives, des inondations, des cyclones tropicaux et des sécheresses persistantes sur les communautés et les économies, avec un nombre croissant de personnes en danger.

Élaboré en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), le rapport souligne, par ailleurs, qu’entre 1991 et 2022, l’Afrique a enregistré un taux moyen de réchauffement de +0,3 °C par décennie, légèrement supérieur à la moyenne mondiale et plus élevé que la période de 1961 à 1990 (+0,2 °C par décennie).

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