Somalie : 386.000 enfants souffrent de malnutrition, selon l’Unicef
Le monde doit «détourner son regard de la guerre en Ukraine» pour empêcher la Somalie de sombrer dans la famine. C’est ce qu’a déploré l’agence des Nations Unies pour l’enfance (Unicef). Elle ajoute que seul un tiers des 250 millions de dollars nécessaires pour éviter la catastrophe ont été réunis jusqu’à présent.
La Corne de l’Afrique est confrontée à sa pire sécheresse depuis plus de 40 ans. Après quatre saisons de pluies successives très faibles en précipitations, la cinquième, prévue d’octobre à décembre 2022, s’annonce tout aussi aride.
Cette sécheresse coïncide avec une hausse mondiale des prix des denrées alimentaires et de carburants, provoquée par la guerre en Ukraine. Cette crise touche désormais des millions de personnes sur le continent africain, mettant les denrées alimentaires de base hors de portée des familles pauvres et tuant les cultures et le bétail.
«Si le monde (…) n’agit pas immédiatement, une explosion de mortalité infantile va se produire dans la Corne d’Afrique», a martelé Rania Dagash, directrice régionale adjointe de l’Unicef.
Selon elle, la Somalie compte 386.000 enfants qui ont besoin d’un traitement urgent contre une malnutrition potentiellement mortelle. Des chiffres, précise-t-elle, bien plus alarmants que ceux enregistrés en 2011 (340.000 enfants mal nourries), lorsque la famine a tué des centaines de milliers de personnes.
Le financement des donateurs a été généreux, mais est loin de combler les besoins du pays, a déclaré Rania Dagash.
«Nous n’avons qu’un tiers de ce dont nous avons besoin cette année. Nous appelons la communauté internationale, sous la houlette du G7 qui se réunira en Allemagne dans quelques semaines, à débloquer de nouveaux fonds pour sauver des vies», a lancé la responsable.
De son côté, Etienne Peterschmitt, représentant en Somalie de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a indiqué que des millions de personnes souffrent de malnutrition. Parmi ces dernières, 213.000 sont dans un état critique, en raison du manque extrême de nourriture.
La sécheresse a tari les pâturages et fait grimper le prix de la nourriture et de l’eau, a-t-il ajouté. Environ trois millions de têtes de bétail sont mortes depuis l’année dernière à cause de la sécheresse et des maladies. La situation dans la région de la Baie du Sud est particulièrement préoccupante.