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Sénégal-présidentielle : Sonko, un pied dedans, un pied dehors

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L'opposant sénégalais, Ousmane Sonko © DR

Un juge sénégalais a ordonné jeudi la réintégration de l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales, lui ouvrant la voie à une candidature à la présidentielle de février 2024. Mais cette décision a été immédiatement contestée par les avocats de l’État, qui ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation devant la Cour suprême. «La décision du tribunal d’instance de Dakar n’étant pas définitive ni exécutoire, Ousmane Sonko reste radié desdites listes jusqu’à ce que la cause soit définitivement jugée», estiment-ils.

Les avocats de Sonko, de leur côté, affirment que ce recours «n’est pas suspensif» et que leur client doit être immédiatement réintégré sur les listes. «Le code électoral est très clair : lorsque le juge rend sa décision, cette décision doit être immédiatement exécutée», a assuré Me Ciré Clédor Ly, l’un des avocats de Sonko.

Ce recours de l’État pourrait retarder la candidature de M. Sonko, qui doit recueillir ses parrainages et déposer sa candidature d’ici le 26 décembre.

En octobre dernier, une décision similaire d’un juge de Ziguinchor avait été cassée par la Cour suprême à la mi-novembre. Sonko n’avait alors pas pu récupérer ses fiches de parrainages à la Direction générale des élections (DGE), arguant du caractère non définitif de la décision. La commission électorale avait pourtant demandé à la DGE de lui délivrer les fiches de parrainages, mais la DGE avait opposé une fin de non-recevoir.

L’Etat a également rejeté le 30 novembre la caution de 30 millions de FCFA (45.000 euros) de Sonko, exigée pour la présidentielle. Ousmane Sonko, 49 ans, a été déclaré coupable le 1ᵉʳ juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès, il a été condamné par contumace. Il a été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État. Il dénonce dans toutes ces affaires un complot pour l’empêcher de participer à la présidentielle, ce que le pouvoir dément.

L’enjeu de cette bataille juridique est de savoir si Ousmane Sonko sera autorisé à se présenter à la présidentielle de février 2024. Si la Cour suprême casse la décision du tribunal d’instance de Dakar, Sonko sera de nouveau radié des listes électorales et ne pourra pas se présenter à l’élection. Si la Cour suprême confirme la décision du tribunal d’instance, Sonko sera réintégré sur les listes électorales et pourra se présenter à l’élection.

Dans ce contexte, le temps presse pour Sonko, qui doit recueillir ses parrainages et déposer sa candidature d’ici le 26 décembre. Si la Cour suprême ne rend pas sa décision avant cette date, Sonko pourrait ne pas avoir le temps de réunir les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection.

Lire aussi : Sénégal : le parti Pastef se tourne vers la Cour de la CEDEAO

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