Sénégal : Ousmane Sonko bloqué chez lui, tirs de lacrymogènes sur des députés à Dakar
Deuxième journée sous haute tension au Sénégal. Les autorités ont interdit la manifestation du mercredi 15 mars censée mobiliser les supporteurs de l’opposant Ousmane Sonko à Dakar, à la veille d’un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle dans un an.
L’opposition a appelé à des manifestations sur tout le territoire ce mercredi pour dénoncer «l’instrumentalisation» de la justice et les arrestations «arbitraires», selon les organisateurs. Des rassemblements ont été autorisés en dehors de Dakar.
Un meeting autour d’Ousmane Sonko avait été autorisé mardi dans la capitale. Devant des milliers de personnes, il a dit être «prêt à (se) battre». «Le 14, le 15 et le 16 (mars), autorisation ou pas, nous ferons face (au président) Macky Sall, à sa police et sa gendarmerie», a-t-il déclaré.
Les forces de l’ordre sénégalaises ont tiré des lacrymogènes à Dakar sur le maire de Dakar et des députés qui tentaient de se rendre chez Ousmane Sonko, bloqué chez lui par les policiers dans un contexte de tensions politiques croissantes, selon un journaliste de l’AFP.
Ce jeudi 16 mars il est attendu au tribunal de Dakar pour un procès en diffamation qui l’oppose au ministre sénégalais du tourisme. Ce dossier judiciaire et un autre pour viols présumés font peser une hypothèque sur sa candidature à la présidentielle et sont sources de tensions depuis deux ans. Ousmane Sonko crie au complot ourdi par le pouvoir pour l’éliminer politiquement. Outre les préoccupations socio-économiques, le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat contribue aussi à dresser les camps adverses les uns contre les autres.