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Sénégal : l’opposant Ousmane Sonko condamné à deux ans de prison ferme

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Le leader du parti d’opposition Pastef et principal rival du président Macky Sall, Ousmane Sonko, a été condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse” par un tribunal de Dakar ce jeudi 1er juin. Il a par ailleurs été acquitté des accusations de viols et menace de mort, dans une affaire politico-judiciaire qui tient en haleine le Sénégal depuis plusieurs années. Il devra en outre s’acquitter d’une amende de 600.000 F CFA.

L’avocat général avait requis contre le troisième de la présidentielle de 2019 et président du parti Pastef dix ans de réclusion pour viols, ou au minimum cinq ans de prison pour «corruption de la jeunesse».

La chambre criminelle a condamné à deux ans de prison ferme la coaccusée d’Ousmane Sonko, Ndèye Khady Ndiaye, patronne du salon de beauté où Sonko était accusé d’avoir abusé d’une employée à plusieurs reprises.

Le principal opposant au président sénégalais, «n’a cessé de protester de son innocence et de crier à un complot ourdi par le président, qui s’en défend». Il estime que cette procédure judiciaire a pour but de l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2024.

Voir aussi : Dakar, l’opposant Sonko condamné à deux ans ferme

Ousmane Sonko aurait été déchu de ses droits électoraux s’il avait été condamné par contumace pour un crime comme le viol.
Cependant, la requalification des faits en délit semble au vu du code électoral maintenir la menace de l’inéligibilité sur Ousmane Sonko et sur sa faculté à se présenter à la prochaine présidentielle.

Sur Twitter, Birahim Seck, le coordinateur du Forum civil, une association qui représente l’ONG Transparency International au Sénégal, a dénoncé une «mascarade».  «La justice doit être réformée de la cave au grenier», ajoute celui qui a été cité comme témoin par les avocats d’Ousmane Sonko dans le cadre d’un autre procès – celui en diffamation qui l’opposait au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, et à l’issue duquel l’opposant a été condamné à deux mois de prison avec sursis.

Après l’annonce du verdict et par crainte de dégradations, «plusieurs bus ont fair demi-tour et demandent à leurs clients de descendre afin de retourner stationner dans leurs arrêts d’autobus habituels». Les autorités et les Dakarois craignent une flambée de violence. En ce sens, un imposant dispositif de sécurité a été déployé à Dakar.

Car en effet, depuis plusieurs jours, les partisans d’Ousmane Sonko et les forces de l’ordre s’affrontent sporadiquement. Le discours patriote et antioccidental d’Ousmane Sonko l’a rendu très populaire, tout particulièrement parmi les jeunes. En 2021, des émeutes qui avaient éclaté après l’interpellation de l’opposant avaient fait quatorze morts dans le pays.

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