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Sénégal : les députés mettent fin à la Cour de répression de l’enrichissement illicite

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Les députés sénégalais participent à la première session parlementaire depuis les élections législatives de juillet 2022, à Dakar, le 12 septembre 2022 © DR (Photo CARMEN ABD ALI / AFP)

Les députés sénégalais ont adopté jeudi soir une loi abolissant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Celle-ci est inefficace face à la criminalité économique et financière, estime le gouvernement. Une opinion qui est loin de plaire à l’opposition. La Crei sera ainsi remplacée par un Pool judiciaire financier (PJF). Il sera composé d’un parquet et de magistrats compétents dans la lutte contre les crimes financiers. Sur les 165 députés que compte l’Assemblée nationale, plus de 120 ont approuvé ce projet de loi.

De son côté, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a qualifié le PJF de «progrès juridictionnel. Il modernise la lutte contre la criminalité financière». Il a aussi souligné les difficultés rencontrées par la Crei en raison du manque de ressources humaines et de moyens. De plus, la quasi-totalité des députés s’est félicitée de la suppression de cette Cour de répression. Toutefois, pour l’opposition, il s’agit d’une cour de «justice politique» mise en place contre les opposants. Une accusation que les autorités rejettent fortement.

Par ailleurs, les cas emblématiques de Karim Wade et Khalifa Sall ont été largement discutés. Il convient de rappeler que la Crei a empêché ces deux hauts responsables de participer à l’élection présidentielle de 2019. Karim Wade a été condamné en 2015 pour enrichissement illicite et est actuellement exilé au Qatar après avoir été gracié en 2016. Khalifa Sall, maire de Dakar, a été reconnu coupable de détournement de fonds et a été libéré en 2019 après une grâce présidentielle.

Notons que la Crei, créée en 1981 par l’ancien président Abdou Diouf, était restée inactive pendant de nombreuses années avant d’être réactivée en 2012 par le président Macky Sall. Les défenseurs des droits de l’homme critiquaient l’absence de possibilité d’appel des décisions de cette juridiction.

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