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Sénégal : 9 morts dans des affrontements après la condamnation de l’opposant Sonko

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Neuf personnes ont trouvé la mort, jeudi 1er juin au Sénégal, dans des violences qui ont éclaté après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de février 2024.

Dans un point de presse dans la nuit de jeudi à vendredi, le ministre sénégalais de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, a déclaré avoir constaté «avec regret des violences ayant entraîné des destructions sur des biens publics et privés et, malheureusement, neuf décès à Dakar et à Ziguinchor» (sud).

L’accès aux réseaux sociaux restreint

Le ministre a annoncé en présence du porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, et du ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, que les autorités sénégalaises avaient restreint l’accès aux réseaux sociaux, comme Facebook, WhatsApp et Twitter.

«Ayant constaté sur les réseaux sociaux la diffusion de messages haineux et subversifs, l’État du Sénégal en toute souveraineté a décidé de suspendre temporairement l’usage de certaines applications digitales», a expliqué Diome.

Par ailleurs, le ministre a appelé au calme et assuré que l’État prenait «toutes les mesures» de sécurité nécessaires. Il a aussi invité les médias classiques à ne pas «diffuser des messages de haine».

«Nous rappelons aux médias l’importance du respect du Code de la presse, qui permet à l’autorité administrative de prévenir ou de faire cesser toute atteinte à la sûreté de l’État ou à l’intégrité du territoire national», a prévenu le ministre de l’Intérieur.

Sénégal : 9 morts dans des affrontements après la condamnation de l’opposant Sonko

La police tire des gaz lacrymogènes sur des partisans du chef de l’opposition Ousmane Sonko à Dakar le 1er juin 2023, lors des troubles qui ont suivi sa condamnation à deux ans de prison © AFP

Perte d’éligibilité pour Ousmane Sonko

Arrivé troisième lors de la présidentielle de 2019 et déclaré candidat à la présidentielle de 2024, Ousmane Sonko a été condamné, jeudi 1er juin, par le tribunal de Dakar à deux ans de prison ferme pour «corruption de la jeunesse».

Il était accusé de viols et menaces de mort contre une employée d’un salon de beauté où il se rendait entre 2020 et 2021. La chambre criminelle a acquitté Sonko des accusations de viols et menaces de mort. La juridiction l’a condamné à payer une amende de 600.000 francs CFA.

Avec cette peine, la course vers la présidentielle semble s’arrêter pour Ousmane Sonko, qui perd son éligibilité. Selon le ministre de la Justice, il peut désormais être arrêté à tout moment.