Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Sécurité alimentaire : quelle riposte à la dépendance du blé russe et ukrainien ?

Sécurité alimentaire : quelle riposte à la dépendance du blé russe et ukrainien ?

Temps de lecture : 3 minutes


Temps de lecture : 3 minutes

Victimes collatérales de la guerre en Ukraine, nombre de pays africains se retrouvent au bord de la crise alimentaire. Au-delà des solutions de court terme, les initiatives pour mettre fin ou tout au moins pour limiter la dépendance des importations de blé émergent. Le sorgho, la banane plantain, le voandzou, le niébé, le manioc… se présentent comme des alternatives intéressantes au blé. De façon générale, l’Afrique doit renforcer les investissements dans l’adaptation pour éviter de se retrouver dos au mur. Un dollar investi pour l’adaptation permettait d’éviter plus tard, 30 à 40% de dépenses face à ses effets, rappelle Dr Beth Dunford, vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement.

Temps de lecture : 3 minutes

Au Bénin, au Sénégal, en Egypte ou encore en RDC, des pays qui dépendent entre 65% et 100% du blé ukrainien et russe, le conflit entre les deux pays pose un défi immense en matière d’approvisionnement. En visite en Russie cette semaine, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, s’est dit rassuré par ses échanges avec Vladimir Poutine. Victimes collatérales de la guerre en Ukraine, nombre de pays africains se retrouvent au bord de la crise alimentaire. Le conflit constitue potentiellement une source d’instabilité sociale du fait de la flambée des prix à la consommation (une inflation à 13,5% en moyenne prévue en 2022) qu’elle engendre.

Lire aussi : Tchad : l’urgence alimentaire est officiellement déclarée

Cependant, l’Afrique ne peut pas se reposer uniquement sur des promesses. Au-delà des solutions de court terme, les initiatives pour mettre fin, ou tout au moins pour limiter la dépendance des importations de blé, émergent. Le sorgho, la banane plantain, le voandzou, le niébé, le manioc… se présentent comme des alternatives intéressantes au blé.

Lire aussi : Les Africains sont «victimes» du conflit en Ukraine, affirme Macky Sall

 

Augmenter la production agricole

Consciente du danger qui plane sur les économies africaines, la BAD a approuvé une facilité de 1,5 milliard de dollars pour les aider à prévenir une crise alimentaire imminente. Cette aide d’urgence permettra de fournir des semences certifiées à 20 millions de petits exploitants agricoles africains et leur élargira l’accès aux engrais pour produire rapidement 38 millions de tonnes de denrées alimentaires. Des fonds supplémentaires viendront de la Banque mondiale et serviront à financer des projets existants ou nouveaux dans l’agriculture, la nutrition, la protection sociale, l’eau et l’irrigation. Certains acteurs comme l’OCP ou encore le groupe Crédit Agricole du Maroc travaillent en faveur de la résilience de l’agriculture africaine. Leader de l’industrie des engrais, l’OCP aide les agriculteurs africains à accroître leur rendement tout en utilisant moins d’engrais.

Aujourd’hui, l’Afrique doit renforcer les investissements dans l’adaptation pour éviter de se retrouver dos au mur. «Un dollar investi pour l’adaptation permettait d’éviter plus tard, 30 à 40% de dépenses face à ses effets», rappelle Dr Beth Dunford, vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement chargée de l’Agriculture, du Développement humain et social. Avec ses partenaires, la BAD a lancé, lors des assemblées (23-27 mai), le programme d’accélération de l’adaptation de l’Afrique doté de 25 milliards de dollars. Il a pour but de soutenir 30 millions de petits exploitants agricoles sur le continent. Appelant à la mobilisation de financement pour l’adaptation à une grande échelle, Patrick Verkooijen, PDG du Centre mondial sur l’adaptation, estime que 15 milliards d’investissements sur l’adaptation en Afrique rapporteront à l’avenir 200 milliards de dollars par an.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


LDC féminine de la CAF (Maroc-2024) : l'AS FAR corrige les Aigles de la Médina du Sénégal (3-0)

LDC féminine de la CAF (Maroc-2024) : l’AS FAR corrige les Aigles de la Médina du Sénégal (3-0)

L’AS FAR a réussi une entrée en lice parfaite en Ligue des Champions fémini…

7 novembre 2024 à Maputo, lors des manifestations qui ont embrasé le pays. © Siphiwe Sibeko / Reuters

L’inacceptable à Maputo

Un mois après la présidentielle perdue par le pouvoir tenu par des apparatc…

Le capital privé africain en baisse de 11% en 2024

Le capital privé africain en baisse de 11% en 2024

Le dernier rapport de l’Association africaine du capital privé (AVCA) indiq…

Mali : six corps sans vie découvert près de Nara

Mali : six corps sans vie découverts près de Nara

Six corps sans vie ont été retrouvés près de Nara dans le centre du Mali, a…

L’ougandais Ashish Thakkar prévoit d’investir 250 millions de dollars dans la tech africaine

L’ougandais Ashish Thakkar prévoit d’investir 250 millions de dollars dans la tech africaine

Mara Group, le conglomérat dirigé par l'homme d'affaires ougandais Ashish T…

Clôture de la 5e édition du Choiseul Africa Business Forum à Marrakech

Clôture de la 5e édition du Choiseul Africa Business Forum à Marrakech

La cinquième édition du Choiseul Africa Business Forum s’est clôturée le 1e…