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Sécurité alimentaire : quelle riposte à la dépendance du blé russe et ukrainien ?
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Au Bénin, au Sénégal, en Egypte ou encore en RDC, des pays qui dépendent entre 65% et 100% du blé ukrainien et russe, le conflit entre les deux pays pose un défi immense en matière d’approvisionnement. En visite en Russie cette semaine, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, s’est dit rassuré par ses échanges avec Vladimir Poutine. Victimes collatérales de la guerre en Ukraine, nombre de pays africains se retrouvent au bord de la crise alimentaire. Le conflit constitue potentiellement une source d’instabilité sociale du fait de la flambée des prix à la consommation (une inflation à 13,5% en moyenne prévue en 2022) qu’elle engendre.
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Cependant, l’Afrique ne peut pas se reposer uniquement sur des promesses. Au-delà des solutions de court terme, les initiatives pour mettre fin, ou tout au moins pour limiter la dépendance des importations de blé, émergent. Le sorgho, la banane plantain, le voandzou, le niébé, le manioc… se présentent comme des alternatives intéressantes au blé.
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Augmenter la production agricole
Consciente du danger qui plane sur les économies africaines, la BAD a approuvé une facilité de 1,5 milliard de dollars pour les aider à prévenir une crise alimentaire imminente. Cette aide d’urgence permettra de fournir des semences certifiées à 20 millions de petits exploitants agricoles africains et leur élargira l’accès aux engrais pour produire rapidement 38 millions de tonnes de denrées alimentaires. Des fonds supplémentaires viendront de la Banque mondiale et serviront à financer des projets existants ou nouveaux dans l’agriculture, la nutrition, la protection sociale, l’eau et l’irrigation. Certains acteurs comme l’OCP ou encore le groupe Crédit Agricole du Maroc travaillent en faveur de la résilience de l’agriculture africaine. Leader de l’industrie des engrais, l’OCP aide les agriculteurs africains à accroître leur rendement tout en utilisant moins d’engrais.
Aujourd’hui, l’Afrique doit renforcer les investissements dans l’adaptation pour éviter de se retrouver dos au mur. «Un dollar investi pour l’adaptation permettait d’éviter plus tard, 30 à 40% de dépenses face à ses effets», rappelle Dr Beth Dunford, vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement chargée de l’Agriculture, du Développement humain et social. Avec ses partenaires, la BAD a lancé, lors des assemblées (23-27 mai), le programme d’accélération de l’adaptation de l’Afrique doté de 25 milliards de dollars. Il a pour but de soutenir 30 millions de petits exploitants agricoles sur le continent. Appelant à la mobilisation de financement pour l’adaptation à une grande échelle, Patrick Verkooijen, PDG du Centre mondial sur l’adaptation, estime que 15 milliards d’investissements sur l’adaptation en Afrique rapporteront à l’avenir 200 milliards de dollars par an.