Sécurité alimentaire : la mobilisation se renforce
À la veille des assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD) à Accra (23-27 mai), le conseil d’administration de la Banque a approuvé une facilité de 1,5 milliard de dollars pour aider les pays africains à prévenir une crise alimentaire imminente. Cette aide d’urgence permettra de fournir des semences certifiées à 20 millions de petits exploitants agricoles africains et leur élargira l’accès aux engrais pour produire rapidement 38 millions de tonnes de denrées alimentaires.
Aujourd’hui, au moins 30 millions de tonnes de denrées alimentaires manqueraient à l’appel, en particulier le blé, le maïs et le soja importés d’Ukraine et de la Russie. Les importations représentent environ 85 % de l’approvisionnement des pays subsahariens dont un tiers provient de ces deux pays. Le contexte international et la sécheresse dans plusieurs régions du continent créent une tension sans précédent sur les économies alors que les séquelles de la crise du covid ne se sont pas encore refermées. Surtout, le risque social est monté d’un cran un peu partout en raison de la pression sur le pouvoir d’achat suite à l’envolée des prix des produits alimentaires.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le prix du blé a bondi de plus de 45% tandis que ceux des engrais ont flambé de 300 %. À cela s’ajoute une pénurie d’engrais de 2 millions de tonnes. « Si ce déficit n’est pas comblé, la production alimentaire en Afrique chutera d’au moins 20 % et le continent pourrait perdre plus de 11 milliards de dollars en valeur de production alimentaire« , estime la BAD.
La Banque mondiale en renfort
En réponse à la crise de sécurité alimentaire, l’institution va débloquer plus de 30 milliards de dollars en faveur des pays les plus vulnérables. Ces financements, dont une grande partie devrait être fléchée vers les pays africains, sont destinés à des projets existants ou nouveaux dans l’agriculture, la nutrition, la protection sociale, l’eau et l’irrigation. Ils visent à encourager la production de nourriture et d’engrais, à améliorer les systèmes alimentaires, à faciliter les échanges et à soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.