Scandale à la fédération tunisienne de natation après la dissimulation du drapeau
Le président de la Fédération tunisienne de natation (FTN) et le chef de l’agence antidopage se trouvent en garde à vue, tandis qu’une enquête judiciaire a été ouverte suite à la dissimulation du drapeau tunisien lors du Tunisian Open Master. Lors de cette compétition réunissant une vingtaine de pays à la piscine olympique de Radès, le drapeau tunisien avait été caché par un tissu rouge pour se conformer aux sanctions de l’Agence mondiale antidopage (AMA).
Au total, neuf personnes sont poursuivies dans cette affaire, dont les deux dirigeants placés en garde à vue depuis samedi, ainsi que sept autres responsables convoqués ce lundi au tribunal de Ben Arous, situé au sud de Tunis.
L’enquête contre les responsables sportifs a été ouverte pour « atteinte au drapeau de la Tunisie », « formation d’une bande organisée pour commettre des agressions et provoquer le désordre », ainsi que pour « complot contre la sûreté intérieure » de l’État.
Dopage : la Tunisie lourdement sanctionnée
Début mai, l’AMA avait annoncé des sanctions contre la Tunisie pour non-conformité au code mondial antidopage, interdisant au pays d’accueillir des championnats régionaux, continentaux ou mondiaux. De plus, la Tunisie est interdite de lever son drapeau aux Jeux olympiques et paralympiques à Paris cet été, jusqu’à sa réintégration par l’AMA.
Face à ce scandale, le président tunisien Kaïs Saïed a ordonné samedi la dissolution du bureau de la FTN et le limogeage de son président ainsi que d’autres responsables, après s’être rendu à la piscine la veille au soir. Ému aux larmes, le président a hissé l’étendard du pays et entonné l’hymne national, selon une vidéo diffusée par son bureau.
Il a déclaré que la Tunisie « ne peut tolérer cela » et que « la Tunisie vient avant le Comité olympique et avant tout autre comité ». Visiblement irrité, Kaïs Saïed a qualifié la dissimulation du drapeau d’« agression ». Peu après, le ministère de la Jeunesse et des Sports annonçait la dissolution du comité directeur de la FTN, la nomination d’un bureau par intérim sur « instructions » du président, ainsi que le renvoi du directeur général de l’Agence nationale antidopage et d’un responsable du gouvernorat (région) de Ben Arous.