Sahel : le chef du Jnim accorde une interview à France 24
Pour la première fois, le chef de la katiba du Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (Jnim), Hamadoun Kouffa, a accordé une interview. C’est Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des groupes armés, qui a eu la primeur. Le chef de l’organisation terroriste lié à al-Qaïda a dénoncé les «crimes odieux commis par Wagner et l’armée malienne», estimant qu’ils ont «accru la colère du peuple». Il soutient que c’est ce qui a facilité le recrutement au sein du Jnim.
Selon lui, les crimes de Wgner ont dépassé ceux des Français en faisant allusion aux opérations militaires Serval et Barkhane, entre 2013 et 2022. Hamadoun Kouffa renouvelle ensuite ses assurances aux organisations humanitaires : elles ne sont pas des cibles, tant qu’elles ne sont pas «utilisées» par ses «ennemis».
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Sommé de s’expliquer sur les violences perpétrées par ses troupes contre des civils, tout en accusant l’armée malienne et Wagner d’exactions, Hamadoun Kouffa tente de justifier ces actes. Pour lui, ces violences sont légitimes, car elles font partie de la guerre que le Jnim mène contre la branche sahélienne de Daech, un groupe rival. Interrogé sur la branche burkinabè du Jnim – Ansarul Islam, qui tue des civils à très grande échelle et de façon très fréquente, il juge que les hommes menés par Jafar Dicko ont «bien travaillé», a rapporté RFI.
Par ailleurs, Hamadoun Kouffa confirme les tentatives d’expansion du Jnim au Ghana, au Togo et au Bénin, dont il met en garde les dirigeants. Il assure enfin rester «ouvert» à des négociations avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, comme avec tous ceux qui le souhaitent, mais uniquement dans le cadre de la charia. Les questions du journaliste Wassim Nasr restées sans réponses concernent la situation à Gaza, le Hamas, al-Qaïda central et le régime taliban.