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Rwanda : réunion au sommet des dirigeants du Commonwealth

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Le prince Charles à Kigali, en ouverture de la réunion des dirigeants du Commonwealth, le 24 juin 2022 au Rwanda © AFP

Le prince Charles de Grande-Bretagne a prononcé ce vendredi 24 juin un discours au Rwanda devant les dirigeants du Commonwealth. Il a exprimé sa profonde tristesse à propos de l’esclavage et a reconnu que les racines de l’organisation remontent à une période douloureuse de l’histoire.

Le Commonwealth, un club de 54 pays issus de l’Empire britannique et se présente comme un réseau de partenaires égaux. Mais certains États membres ont demandé à ce que le passé colonial soit pris en compte.

«Je tiens à reconnaître que les racines de notre alliance plongent profondément dans la période la plus douloureuse de notre histoire», a reconnu le prince Charles, lors de la cérémonie d’ouverture de ce sommet de deux jours à Kigali.

«Je ne peux pas décrire la profondeur de ma douleur face à la souffrance de tant de personnes, alors que je continue à mieux comprendre l’impact durable de l’esclavage», a-t-il indiqué.

Notons que le Royaume-Uni et d’autres nations européennes ont réduit en esclavage plus de 10 millions d’Africains entre le 15e et le 19e siècle. Ils les ont transportés de l’autre côté de l’Atlantique pour qu’ils travaillent dans des plantations dans les Caraïbes et les Amériques. Beaucoup sont morts en chemin.

Aujourd’hui, les membres du Commonwealth comprennent des nations d’Afrique de l’Ouest comme le Nigeria et le Ghana, où les esclaves ont été capturés, et 12 nations des Caraïbes où ils ont passé le reste de leur vie. À ce jour, l’organisation anglophone n’a jamais abordé publiquement la question de l’héritage de l’esclavage. Certains ministres des Caraïbes ont cependant demandé à ce que ce sujet soit évoqué afin de dédommager les pays victimes.

Plusieurs délégués ont estimé que les propos du Prince Charles étaient une reconnaissance bienvenue des souffrances passées, mais ont ajouté que l’accent devait être mis sur l’avenir.

«L’esprit de son discours est que nous avons besoin les uns des autres et que notre force réside dans notre capacité à nous rassembler pour aller de l’avant et tirer les leçons de l’histoire sombre et douloureuse que les membres du Commonwealth ont endurée», a déclaré le diplomate gambien Muhammadou Kah.

De son côté, le président rwandais, Paul Kagame, dont le pays a rejoint le Commonwealth en 2009, a offert une perspective différente dans son propre discours d’ouverture. «Le fait de tenir cette réunion au Rwanda, un nouveau membre sans lien historique avec l’Empire britannique, souligne notre choix de continuer à repenser un nouveau Commonwealth dans un monde en mutation», a-t-il indiqué.

Par ailleurs, ce sommet examinera les demandes d’adhésion d’anciennes colonies françaises à cette alliance, à savoir le Togo et le Gabon. Ces requêtes marquent un désenchantement au sein de la sphère d’influence de la France en Afrique et de l’attrait croissant du club anglophone.

Ce conclave réunit 29 chefs d’État et de gouvernement. Les 25 autres États membres, dont l’Afrique du Sud, l’Inde, le Pakistan, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ont, quant à eux, envoyé des délégations dirigées par des ministres ou des diplomates.

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