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Rwanda : avec plus de 99%, Paul Kagame est reconduit pour un quatrième mandat

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Paul Kagame, le président sortant du Rwanda, vote lors de l'élection présidentielle du 15 juillet 2024. © Lui Tato / AFP

Le résultat était attendu, il est désormais officiel : le président rwandais a été offert un nouveau plébiscite avec 99,15% des voix sur 79% des bulletins dépouillés, prolongeant de cinq ans son règne sur le pays entamé il y a 30 ans et consolidant l’hégémonie Front patriotique rwandais (FPR). Si cette tendance se confirme, Kagame pourrait réaliser un score encore supérieur à ses 98,79% de la présidentielle 2017, après avoir obtenu 95,05% en 2003 et 93,08% en 2010.

Selon les résultats annoncés par la commission électorale (NEC), le leader du seul parti d’opposition autorisé Frank Habineza et l’indépendant Philippe Mpayimana, obtiennent respectivement 0,53% et 0,32%. Neuf millions de Rwandais étaient appelés aux urnes lundi pour la présidentielle et les législatives. «Le processus électoral s’est tenu dans une atmosphère libre et équitable», a estimé la NEC dans un communiqué.

Président depuis 2000

Ayant mis fin au génocide ayant fait plus de 800.000 morts parmi la minorité tutsi, en 1994, Paul Kagame, aujourd’hui âgé de 66 ans, est considéré comme le père fondateur du Rwanda moderne. Cette nouvelle victoire est une traduction dans les urnes de la légitimité historique dont il bénéficie auprès des Rwandais. 65% d’entre eux ont moins de 30 ans et n’ont connu que lui comme président.

Il jouit d’une forte popularité pour avoir relevé le pays, exsangue au sortir du génocide, avec une solide croissance (7,2% de moyenne entre 2012 et 2022) accompagnée d’un développement d’infrastructures (routes, hôpitaux…) et de progrès notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé. «La raison pour laquelle il obtient un score aussi élevé, c’est parce que les Rwandais l’aiment. (…) Ils l’aiment pour tout ce qu’il a réalisé», estime un Rwandais de 66 ans, énumérant les réussites du chef de l’État.

Mais son régime est critiqué, notamment à l’étranger, pour son ingérence en République démocratique du Congo, où plusieurs milliers de soldats combattent aux côtés des rebelles du M23 selon un récent rapport de l’ONU, et sa répression des voix dissidentes.

D’abord vice-président et ministre de la Défense, mais dirigeant de fait du pays, il en est le président en 2000, élu par le Parlement après la démission de Pasteur Bizimungu, puis à trois reprises au suffrage universel.

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