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Retour sur la visite de Denis Sassou-N’Guesso en Libye

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Depuis 2011, le président du Comité de haut niveau de l’Union africaine pour la Libye, Denis Sassou-N’Guesso, œuvre pour la réconciliation dans ce pays déchiré par une guerre civile. Lors de sa visite le 9 décembre 2024, il a souligné l’importance de l’engagement africain pour stabiliser ce pays fracturé. Pour ce faire, le président congolais s’engage en faveur de la signature de la Charte de réconciliation, qui constitue la pierre angulaire du processus. Cette initiative suscite de l’espoir, mais elle se heurte à des divisions internes et à des défis pratiques.

Nommé à la tête du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) pour la Libye depuis 2011, Denis Sassou-N’Guesso a clamé sa détermination à stabiliser ce pays déchiré par une guerre civile. Lors de sa première visite sur le terrain effectuée le 9 décembre 2024, il a rencontré des responsables à Tripoli et Benghazi pour promouvoir un processus de réconciliation nationale. À cette occasion, il a réitéré l’engagement de l’Afrique à soutenir le processus de paix dans ce pays marqué par une décennie de conflits.

Durant son séjour, le président du Comité de haut niveau pour l’UA a tenu un point de presse aux côtés du président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed El Menfi. Denis Sassou-N’Guesso a appelé les parties en conflit à se mobiliser pour signer la Charte nationale de réconciliation. «Après avoir pris contact avec toutes les parties libyennes, nous sommes venus apporter la contribution du Comité de haut niveau de l’Union africaine. Je dis bien la contribution du Comité de haut niveau de l’Union africaine au nom de l’Afrique. Et si nous nous mobilisons tous, il nous sera possible, la veille du prochain sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba à la mi-février 2025, que les Libyens parviennent à signer la Charte nationale de réconciliation en présence de tous les membres du Comité de haut niveau», a-t-il déclaré.

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Cette initiative marque un tournant décisif dans le processus de paix. Denis Sassou-N’Guesso a souligné l’importance de ce moment pour l’histoire de la Libye et pour l’Afrique en général, appelant à un engagement fort de toutes les parties prenantes.

Durant ce face-à-face avec la presse, le président congolais n’a pas caché son optimisme. «Ce sera à notre avis un moment historique, ce sera émouvant, parce que les Libyens auront signé cette Charte de réconciliation nationale en présence des membres du Comité de haut niveau de l’Union africaine», a-t-il soutenu tout en ajoutant que «l’espoir était permis».

Lors du dernier sommet du Comité de haut niveau de l’Union africaine, tenu en février à Brazzaville, deux documents ont été adoptés : la Charte de la réconciliation et le document sur la justice traditionnelle.

Une charte qui ne fait pas encore l’unanimité

Cependant, l’élaboration et la signature de la Charte de réconciliation nationale libyenne, projet phare du Comité de haut niveau de l’UA, se heurte à de nombreux défis, aussi bien pratiques que politiques. Cette initiative vise à réunir les différentes factions libyennes autour d’un texte consensuel pour restaurer la paix et la stabilité dans un pays marqué par des divisions profondes.

Le chemin vers cet objectif reste semé d’embûches. Les tensions entre les autorités de l’Est et de l’Ouest de la Libye, exacerbées par une méfiance mutuelle, compliquent l’obtention d’un accord. Tandis que le premier ministre de Tripoli, Abdel Hamid Dbeibah, semble réticent à l’initiative africaine, les autorités de l’Est de la Libye considèrent que certains médiateurs, tels qu’Abdallah al-Lafi, vice-président chargé de la réconciliation, manquent d’impartialité.

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À cette réticence s’ajoutent les obstacles logistiques et les dissensions politiques. L’absence de vols internationaux directs vers la Libye depuis 2011 complique l’organisation d’une conférence nationale en sol libyen. Face à ces contraintes, le comité mise sur la signature d’une charte élaborée par les Libyens eux-mêmes, reflétant leur histoire et leurs aspirations. Des ébauches existent déjà, notamment celles proposées par l’université de Benghazi et le Conseil présidentiel à Tripoli. Toutefois, parvenir à une version consensuelle reste un défi de taille.

Malgré ces difficultés, l’Afrique persiste dans ses efforts, estimant qu’une solution inclusive et libyenne est la clé de la réconciliation. Ce projet, bien que complexe, pourrait renforcer le rôle de l’Union africaine en tant que médiateur crédible et impartial.

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