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Référendum en Tunisie : Kaïs Saïed célèbre déjà sa quasi-victoire
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Le président tunisien, Kaïs Saïed, a célébré ce mardi sa quasi-victoire, suite au référendum concernant la validation d’une nouvelle Constitution qui lui donne des pouvoirs presque illimités.
Le dirigeant s’est présenté devant une foule de partisans très enthousiastes après qu’un sondage mené par les bureaux de vote a indiqué que plus de 90% des personnes ayant voté ont soutenu le projet Constitution. La participation à ce scrutin n’a toutefois été que de 27,5 %, les principaux partis d’opposition l’ayant boycotté.
Selon l’opposition, cette réforme majeure ne ferait que renforcer les pouvoirs dont Kaïs Saïed s’est emparé il y a un an. Inébranlable face à ses détracteurs et au faible taux de participation au vote, le président a promis que la Tunisie va entamer une nouvelle phase après une décennie d’impasse politique.
Pour rappel, la date de l’organisation du référendum, le 25 juillet, a été choisie par le dirigeant tunisien pour marquer un an, jour pour jour, depuis sa décision spectaculaire de suspendre le Parlement et de démettre le gouvernement. Depuis lors, il a gouverné le pays par décret.
Il faut préciser que la nouvelle constitution, qui remplace celle élaborée en 2014 trois ans après le Printemps arabe, donnera au chef de l’État un contrôle exécutif total, le commandement suprême de l’armée et l’autorité de nommer un gouvernement sans l’approbation du Parlement.
Pour Kaïs Saïed, cette réforme est nécessaire pour briser le cycle de paralysie politique et du déclin économique dont souffre la Tunisie. Il a affirmé que ces mesures rejoignent les revendications exigées lors de la révolution de 2011 et qu’elles garantissent un meilleur avenir pour tous les Tunisiens.
«Notre argent et notre richesse sont conséquents, et notre volonté est encore plus grande, pour reconstruire une nouvelle Tunisie et une nouvelle république, qui rompt avec le passé», a lancé le président après avoir voté lundi matin.
De leur côté, ses nombreux détracteurs estiment qu’il conduit la Tunisie vers une nouvelle dictature. Et bien que le président bénéficie toujours d’un important soutien parmi les Tunisiens, le référendum a suscité peu d’enthousiasme.