Accueil / Articles Afrique

RDC : Vital Kamerhe élu président de l’Assemblée nationale, trois jours après le présumé coup d’État

Temps de lecture
Vital Kamerhe, élu président de l’Assemblée nationale. © DR

Quelques jours seulement après une tentative de coup d’Etat présumé, contre sa personne, Vital Kamerhé, a été élu président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce cacique de la scène politique congolaise a été le seul et unique candidat à briguer ce poste au perchoir de l’hémicycle. Il aura la lourde tâche d’accompagner le président Félix Tshisekedi dans sa mission d’apaiser le pays qui depuis plusieurs décennies est en proie à des conflits armés.

Trois jours après une tentative de coup d’État coup présumé contre son domicile, Vital Kamerhé, ministre de l’Économie dans le gouvernement sortant de la République démocratique du Congo (RDC), est porté à la présidence de l’Assemblée nationale.

Cette élection à la tête du Parlement congolais est sans surpris puisqu’il était le seul candidat à s’être présenté après une sélection. Parmi les 407 votants, seuls 36 bulletins nuls ou blancs lui ont échappé. Le poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale est revenu à Jean-Claude Tshilumba avec 368 voix pour et 37 bulletins nuls sur 405 votants. Il est suivi de Christophe Mboso qui a été élu deuxième vice-président avec 379 voix pour sur 405 votants et 26 bulletins nuls. Enfin, Jacques Djoli a été élu rapporteur avec 385 voix pour et 20 bulletins nuls sur 405 votants.

À 65 ans, cet homme politique chevronné retrouve le poste qu’il avait occupé de 2006 à 2009, sous le magistère de Joseph Kabila avant de passer dans l’opposition avec la création de son parti, l’Union pour la Nation congolaise (UNC). Après la mort de Kabila, il revient en tant qu’allié de Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et largement réélu en décembre 2023 pour un second mandat.

Lire aussi : RDC : l’armée annonce avoir déjoué une «tentative de coup d’Etat»  

Vital Kamerhe occupait le poste de directeur de cabinet du président actuel en 2020, avant d’être accusé de détournement de fonds et condamné à 20 ans de prison. Finalement, il sera libéré et acquitté en appel en 2022. En mars 2023, il réintègre le gouvernement avec un poste de ministre de l’Économie, avec un rang de vice-Premier ministre.

Lors des élections de décembre 2023, il a été élu député de la majorité et choisi le 25 avril dernier comme candidat de l’Union sacrée pour la nation, plateforme politique qui regroupe les pro-Tshisekedi, à la présidence de l’Assemblée nationale. Mais, faute de consensus initial, une primaire a été organisée puisque deux autres candidats de la même obédience politique voulaient briguer ce poste. Ce qui lui a permis d’être élu au perchoir de l’hémicycle de la RDC.

Vital Kamerhe à la tête d’une Assemblée sans bureau

Pendant ce temps, la composition du bureau de l’Assemblée nationale fait l’objet de beaucoup de discussions, reportant l’élection à mercredi, alors qu’elle avait été programmée pour samedi dernier.

Pour rappel, Kinshasa a été le théâtre de ce que l’armée a décrit comme une «tentative de coup d’État». À l’aube du 19 mai, des hommes armés ont attaqué la résidence de Vital Kamerhe dans le quartier chic de la Gombe, puis ont pris d’assaut le «palais de la Nation» à proximité, où se trouvent les bureaux de Félix Tshisekedi.

Les partisans de Vital Kamerhe ont qualifié cette attaque d’une «tentative d’assassinat» visant leur leader, qui en est sorti indemne. Les policiers qui étaient chargés de sa protection ont été tués lors de l’incident. Dans son discours inaugural, le nouveau président de l’Assemblée nationale a fait référence à cet événement, dénonçant «l’incursion d’un commando non identifié, lourdement armé, qui a tenté sans succès de déstabiliser les institutions de la République».

Lire aussi : RDC : des ministres interdits de quitter le territoire national

L’élection du bureau de l’Assemblée devrait ouvrir la voie à la formation du gouvernement. Plus de cinq mois après la réélection de Félix Tshisekedi, la mise en place de la nouvelle équipe se fait toujours attendre. Entre temps, l’Est du pays fait face à une grave crise sécuritaire avec la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, occupant une grande partie de la province du Nord-Kivu.

Vital Kamerhe a promis de mettre l’insécurité «au cœur de (ses) préoccupations», tout en s’engageant à «travailler à l’amélioration des conditions de vie» des Congolais, dont les trois quarts vivent sous le seuil de pauvreté malgré les immenses ressources du pays.

Recommandé pour vous

Somalie : un membre d’Al-Shabab nommé ministre des Affaires religieuses

Afrique, Politique - Muktar Robow, ou Abou Mansour, ancien chef adjoint du groupe extrémiste Al-Shabab, a été nommé ministre des Affaires religieuses dans le nouveau gouvernement somalien.

Des casques bleus attaquent à la frontière entre le Congo et l’Ouganda  

Afrique, Politique - Des Casques bleus de retour de congé ont ouvert le feu à Kasindi, à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda. Cette fusillade a fait deux morts et 14 blessés.

Élections législatives au Sénégal : l’opposition affirme qu’elle gagnerait le scrutin

Afrique, Politique - Au lendemain des élections législatives du Sénégal, le camp de Macky Sall, président du pays, comme celui de ses opposants, Ousmane Sonko et Barthélemy Dias, affirment déjà avoir gagné le scrutin.

Burkina Faso : Blaise Compaoré présente ses excuses à la famille de Thomas Sankara

Afrique, Politique - L’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a présenté ses excuses à la famille de son prédécesseur, Thomas Sankara, assassiné en 1987. Au début de cette année, le tribunal militaire du pays a déclaré l’ex-dirigeant complice de ce meurtre.

Référendum en Tunisie : Kaïs Saïed célèbre déjà sa quasi-victoire

Afrique, Politique - Le président tunisien, Kaïs Saïed, a célébré ce mardi sa quasi-victoire, suite au référendum concernant la validation d’une nouvelle Constitution qui lui donne des pouvoirs presque illimités.

Tunisie : lancement du vote sur une Constitution controversée

Afrique, Politique - Les bureaux de vote ont ouvert très tôt ce lundi 25 juillet, en Tunisie. Le pays organise un référendum pour déterminer s’il convient d’accorder davantage de pouvoirs au président.