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RDC-Rwanda : escalade des tensions après la chute de Bunagana

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Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont accusé l’armée rwandaise d’avoir envahi leur territoire. Selon la RDC, le Rwanda a aidé les rebelles du M23 à prendre le contrôle de Bunagana, une ville frontalière de la province du Nord-Kivu. Cette ville stratégique est vitale pour le commerce transfrontalier entre la RD Congo et l’Ouganda.

Dans un communiqué, les autorités provinciales du Nord-Kivu ont dénoncé que «l’armée rwandaise a décidé de violer l’intégrité de notre territoire et d’occuper la ville de Bunagana». Elles ont qualifié l’action du M23 «d’invasion de la RDC» et ont ajouté que l’armée «défendra la nation».

De son côté, le Rwanda a affirmé que la crise dans l’est de la RDC est une «affaire interne» et a nié soutenir les rebelles du M23. Son armée n’a pas commenté la chute de Bunagana, mais a déclaré ce mardi qu’elle veillera à l’intégrité du territoire rwandais.

Par ailleurs, les combats survenus depuis dimanche dans la province du Nord-Kivu ont provoqué le déplacement de plus de 55.000 demandeurs d’asile et de 137 soldats congolais en Ouganda. Des dizaines de policiers se seraient également rendus aux troupes ougandaises.

Les Nations Unies (ONU) et l’Union africaine (UA) ont pour leur part exprimé leur inquiétude face à la violence dans la région. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a appelé à une cessation immédiate des hostilités et à des pourparlers entre la RDC et le Rwanda.

Les tensions sont montées d’un cran entre les deux pays voisins au cours des dernières semaines. Mais les conflits dans la région remontent aux années 1990 et 2000, lorsque plusieurs maladies et la famine ont fait des milliers de morts.

S’agissant du M23, une milice principalement composée de Tutsis congolais, c’est l’un des quelque 120 groupes armés actifs dans l’est de la RDC. Il s’est brièvement emparé de Goma en 2012, mais une offensive conjointe des troupes de l’ONU et de l’armée congolaise a permis de contrer cette rébellion.

De plus, le Rwanda nie soutenir le M23. Il accuse toutefois le Congo de collaborer avec une autre milice, les FDLR, fondée par des Hutus qui ont fui le Rwanda après avoir participé au génocide de 1994. Une allégation que la partie congolaise rejette fortement.

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