RDC : le roi Philippe de Belgique «regrette» les abus de l’époque coloniale
Le roi Philippe de Belgique a exprimé ses «profonds regrets» pour les souffrances infligées par son pays pendant la colonisation de la République démocratique du Congo (RDC). Il n’a toutefois pas présenté d’excuses officielles pour l’exploitation, le racisme et les actes de violence qui ont été commis à l’époque.
«À l’occasion de mon premier voyage au Congo… devant le peuple congolais et ceux qui souffrent encore aujourd’hui, je tiens à réaffirmer mes plus profonds regrets pour les blessures du passé». C’est ce que le souverain belge a déclaré mercredi dernier en s’adressant à une session conjointe du Parlement dans la capitale, Kinshasa.
«Même si de nombreux Belges étaient sincèrement engagés à aimer profondément le Congo et son peuple, le régime colonial était fondé sur l’exploitation et la domination», a-t-il avoué.
«Ce régime était celui des relations inégales, en soi injustifiables, marquées par le paternalisme, la discrimination et le racisme», a affirmé le roi Philippe lors de cette première visite au Congo depuis son accession au trône en 2013.
Pendant son règne, de 1865 à 1909, le roi Léopold II a fait du Congo son fief personnel, contraignant plusieurs personnes à l’esclavage afin d’extraire des ressources pour son propre profit. Léopold a remis le Congo à l’État belge en 1908, mais a continué à gouverner la colonie jusqu’à son indépendance en 1960.
La Belgique a peu parlé du colonialisme et le sujet n’a pas été évoqué ni souligné dans les manuelles scolaires du pays. En 2020, lors de manifestations contre le racisme, le pays a démonté une statue du roi Léopold à Gand, et le Parlement a créé une commission chargée d’examiner les archives historiques. Elle publiera son rapport final cette année.