RDC : la visite historique du roi Philippe de Belgique
Le roi Philippe de Belgique est actuellement en déplacement en République démocratique du Congo (RDC). Cette visite, la première depuis son accession au trône en 2013, va durer six jours. Elle vise à réconcilier le vaste pays d’Afrique centrale avec son ancien colonisateur.
Le souverain a d’ailleurs profité de cette occasion pour décorer, mercredi 8 juin au mémorial de Kinshasa des anciens combattants, un vétéran congolais de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit du caporal Albert Kunyuku, âgé de 100 ans, qui avait servi dans la Force publique belge en 1940.
Le roi Philippe a ensuite visité le musée national de la RDC à Kinshasa, créé en 2019, où il a remis un masque que le groupe ethnique Suku utilise dans des rites d’initiation.
Dans le cadre de cette visite, le roi belge a tenu une cérémonie avec le président Felix Tshisekedi au Parlement congolais. Puis, vendredi, il va prononcer un discours devant des étudiants universitaires dans la ville de Lubumbashi, dans le sud du pays.
Le souverain belge se rendra ensuite le dimanche à la clinique du gynécologue Denis Mukwege, colauréat du prix Nobel de la paix 2018 pour sa lutte contre les violences sexuelles.
Il faut préciser que la colonisation du Congo par la Belgique a été l’une des plus dures imposées par les puissances européennes qui ont régi la majeure partie de l’Afrique à la fin du XIXe et au XXe siècle.
Le roi Léopold II, le frère de l’arrière-arrière-grand-père de Philippe, a mené la conquête de ce qui est aujourd’hui la RDC. Avant de devenir une colonie belge, Léopold II a gouverné ce territoire entre 1885 et 1908, le considérant comme une propriété personnelle.
Selon les historiens, des millions de personnes ont été tuées, mutilées ou sont mortes de maladie parce qu’elles étaient forcées de récolter du caoutchouc sous son règne. Le pays a également été pillé pour ses richesses minérales, son bois et son ivoire.
En 2020, Philippe a écrit une lettre au président congolais Felix Tshisekedi pour exprimer ses «profonds regrets» pour les «blessures du passé».