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RDC : Félix Tshisekedi en visite d’État en Chine pour rallier les deux capitales

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Wang Yi, l’ex-ministre chinois des Affaires étrangères (jusqu’en décembre 2022) et Félix Tshisekedi, le 6 janvier 2021. © Gao Junya/Xinhua/MAXPPP

Le président de la République Démocratique du Congo démarre ce mercredi une visite d’État en Chine de quatre jours. Cette première visite du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en réponse à l’invitation de son homologue, Xi Jinping, vise à relancer, sur de nouvelles bases, le partenariat Chine-RDC.

Le président congolais est à la tête d’une grande délégation gouvernementale qui séjournera dans ce pays jusqu’au 29 mai, pour rallier les deux capitales. Politique, technologie, défense, économie et commerce seront au cœur de cette visite d’État. Et entre coopération minière et sécuritaire, ce voyage est très stratégique.

C’est à Pékin que doit commencer la visite du chef de l’État congolais où il doit rencontrer vendredi le président chinois Xi Xinping. Au programme ensuite, plusieurs étapes dont Shenzhen, Shanghai et Hong-Kong selon la présidence congolaise, pour un voyage où il sera surtout question d’économie.

Lire aussi : RD Congo, vers une accélération de la reprise économique

La porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, a également précisé lors d’un point de presse que le président Tshisekedi devrait rencontrer son homologue chinois, Xi Jinping, indiquant que les deux dirigeants «assisteront ensemble à une cérémonie de signature d’accords de coopération», sans plus de précision.

De son côté la présidence congolaise a indiqué aux médias : «Invité par les officiels chinois, le président Félix Tshisekedi entend échanger avec son homologue sur la redynamisation des relations bilatérales sino-congolaises».

Le président congolais a annoncé en effet vendredi dernier sa volonté de rééquilibrer le «contrat chinois» ; signé en 2008 par Kinshasa et un groupe d’entreprises chinoises, ayant abouti à la création de la Société sino-congolaise des mines (Sicomines) – une coentreprise spécialisée dans l’exploitation du cuivre et du cobalt avec la société minière publique congolaise Gécamines – et prévoyant l’exploitation de ressources naturelles congolaises contre la construction d’infrastructures.

Voir aussi : À Kinshasa, le pape François dénonce un «colonialisme économique qui se déchaîne»

Un contrat «ressources naturelles contre infrastructures»

La RDC devait mettre à disposition ses ressources naturelles, contre la construction des infrastructures. Mais quinze ans après, des enquêtes de l’Inspection générale des finances (IGF) ont des déséquilibres, aux dépens du Congo. En effet, dans son rapport publié en février dernier, l’Inspection congolaise avait dénoncé les «déséquilibres» de ce contrat minier de plus de 6 milliards de dollars, tout en exigeant 17 milliards de dollars d’investissements supplémentaires dans les infrastructures.

En vertu de ce deal baptisé «le contrat du siècle», les groupes chinois Sinohydro Corporation et China Railway Engineering Corporation ont accepté de construire des infrastructures (routes, ponts, hôpitaux, fourniture de l’eau potable, etc.) en échange d’une participation de 68 % dans la Société sino-congolaise des mines (Sicomines).
Les investisseurs chinois se sont engagés à consacrer 3 milliards de dollars à des projets d’infrastructure, mais l’IGF a demandé que cet engagement soit porté à 20 milliards de dollars, afin de «refléter la valeur réelle des concessions minières que la Gécamines a apportées à l’accord».

Précisant que la Sicomines n’a jusqu’ici investi que 822 millions de dollars dans les infrastructures alors que les entreprises chinoises ont déjà engrangé 10 milliards de dollars, l’institution congolaise a appelé le gouvernement congolais à «renégocier le contrat minier afin d’ajuster et d’équilibrer les devoirs et les avantages des deux parties et de les mettre en conformité avec la valeur de leurs contributions respectives».

Elle a par ailleurs plaidé pour la révision à la hausse de la participation de la Gécamines dans la Sicomines, qui se limite actuellement à 32%.

Réagissant au rapport de l’IGF, l’ambassade de Chine en RD Congo a exhorté les entreprises chinoises impliquées dans le contrat minier à «travailler avec leur partenaire congolais pour améliorer la coopération en la faisant bénéficier davantage à la partie congolaise et résoudre les désaccords à travers le dialogue amical et raisonnable».

Et de promettre de «défendre fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises» et de «riposter résolument à toute violation» de ces droits.

Le gouvernement veut donc rendre cette collaboration «gagnante-gagnante», selon les officiels congolais. Preuve à l’appui, la mission conduite par le président congolais connaît la participation de membres du gouvernement concernés directement par ces négociations. Il s’agit notamment du ministre des Infrastructures et travaux publics, son collègue des Finances, Nicolas Kazadi, et la ministre des Mines, Antoinette N’samba.

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