RDC: 22 militaires condamnés à mort pour fuite devant les rebelles du M23
Vingt-deux militaires congolais risquent la peine de mort pour des accusations incluant «fuite devant l’ennemi» lors des opérations contre le M23 dans l’est de la République démocratique du Congo. Leur procès s’est ouvert jeudi à Lubero, dans la province du Nord-Kivu, devant le tribunal militaire de garnison de Butembo.
Les accusés, parmi lesquels figurent trois capitaines, sont également jugés pour des faits tels que «lâcheté», «dissipation de munitions de guerre», «violation des consignes», ainsi que pour des crimes comme le meurtre, le vol, le pillage et l’extorsion, selon l’acte d’accusation.
Lors des plaidoiries, la capitaine Kahambu Muhasa Mélissa, représentante du ministère public, a requis la peine capitale contre les accusés, déplorant qu’ils aient «gaspillé les munitions pour se donner un couloir et s’enfuir au lieu de défendre la nation».
En réponse, l’avocat des militaires, Jules Muvweko, a argumenté que la faim et les conditions difficiles sur le front avaient conduit à des actes désespérés comme le pillage. Il a plaidé non coupable pour l’accusation de «fuite devant l’ennemi», et coupable avec admission des circonstances atténuantes pour les autres infractions.
Ces procès interviennent dans un contexte où la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, a récemment gagné du terrain dans le nord du Nord-Kivu, capturant de nouvelles localités et menaçant Goma, le chef-lieu de la province.
Le tribunal a clos les débats et annoncé que le verdict serait rendu lundi, rejoignant ainsi la décision précédente de condamner à mort 27 autres militaires pour des accusations similaires. Ces jugements marquent une intensification des mesures judiciaires dans un conflit qui sévit depuis deux ans et demi, exacerbé par les récentes avancées du M23.
Les autorités locales et les commerçants à Malanville, à la frontière nigérienne, demandent quant à eux la réouverture de voies commerciales vitales pour soulager l’économie locale, mise à mal par ces tensions et le blocage des routes traditionnelles.