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Qui sème le vent…

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Tous ceux qui, sur le mur de lamentation à Addis-Abeba, se plaignent que le risque-pays des Etats africains est surévalué, et que cela renchérit injustement leur coût de financement, devraient revoir leurs analyses. C’est un procès fait constamment aux agences de notation financière et aux opérateurs d’assurance-crédit. En réalité, il n’y a ni exagération de la perception du risque, ni complot. Les gouvernements africains récoltent ce qu’ils ont semé.

A Dakar, le gouvernement en panne de trésorerie, s’est lancé dans un harcèlement fiscal des filiales des multinationales sans s’interroger sur les conséquences de ce racket. Au Sahel, les investisseurs étrangers sont actuellement soumis à une pression qui ne peut que dégrader le risque-pays. A Niamey, les militaires au pouvoir sont en train d’évincer Orano, filiale du groupe Areva, de l’exploitation de l’uranium. Son seul péché est d’être une entreprise française. Chez le voisin malien, l’Etat a décidé de « déchirer » le pacte d’actionnaires le liant à Maroc Telecom dans Moov Africa Malitel en prenant le contrôle de l’entreprise. Il détiendra désormais 56% du capital, contre 49% auparavant, reléguant le groupe marocain au rang d’« actionnaire sleeping ». Ainsi, il nommera l’essentiel du management de l’entreprise, une prérogative qui revenait à Maroc Telecom avant le coup de force de Bamako.

L’escalade actuelle dans ce qui apparaît comme une offensive envers les investisseurs étrangers un peu partout sur le continent, se paiera très cher sur les marchés financiers, et sur la perception du risque-pays. Qui sème le vent, récolte la tempête.