Pseudo-experts

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Depuis leurs bureaux, tous ces « Cassandre » qui ont pronostiqué la famine en Afrique à la suite du refus de la Russie de reconduire l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, devraient retourner à l’école. Ces pseudo-experts sont en réalité des brasseurs de vent, ils ne connaissent rien au continent qu’ils prétendent analyser en s’appuyant sur des clichés et des raccourcis. Aucun d’entre eux n’a relevé, ou plutôt, ne sait pas, que le blé n’est pas l’aliment de base en Afrique sub-saharienne.

À l’inverse des pays du Maghreb où le pain est à table matin, midi et soir, en Afrique sub-saharienne le pain est consommé plutôt dans les villes et au petit-déjeuner. La plupart des populations de cette région ont pour base alimentaire le riz, le maïs et le manioc, l’igname, la patate douce et bien évidemment la banane plantain. Et pour certains pays au Sahel, c’est le mil et le sorgho qui constituent le socle de l’alimentation des populations.

Contrairement aux prévisions alarmistes, une hausse du prix du pain ne serait génératrice d’émeutes nulle part en Afrique. Elle ne va créer ni de pénurie, ni de famine comme certains pseudo-experts tentent de le faire croire. Certains pays au Nord du continent, notamment l’Égypte, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie ou la Mauritanie, sont effectivement de gros consommateurs de blé. Ils sont donc exposés à une nouvelle hausse des prix de cette céréale, mais tous ont largement réduit leur dépendance du sourcing de la mer Noire et renforcé leurs stocks de sécurité. Nos pseudo-géopoliticiens devraient avoir l’honnêteté de publier un « erratum ». Ils ont surtout intérêt à changer de lunettes.