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Procès d’Ousmane Sonko : 10 ans de réclusion criminelle requis par le procureur

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Ousmane Sonko, à Dakar, le 16 mars 2023. © GUY PETERSON/AFP

Dans la nuit du mardi 23 mai, le procureur a requis dix ans de réclusion à l’encontre d’Ousmane Sonko, 48 ans, principal opposant sénégalais au pouvoir en place, pour «viols», et cinq ans pour «corruption de la jeunesse». Le jugement pour viol et menaces de mort sur une employée d’un salon de beauté de la capitale, mis en délibéré, est attendu le 1er juin.

En cas de condamnation, l’homme politique sénégalais, absent du tribunal, verrait s’envoler ses chances de concourir à l’élection présidentielle de 2024. Il avait annoncé qu’il ne répondrait plus aux convocations de la justice sans «garantie de l’État pour son intégrité physique».

Lire aussi : Manifestations au Sénégal, affrontements entre la police et les partisans de l’opposition

Mardi, la plaignante, Adji Sarr, avait maintenu ses accusations à la barre du tribunal, assurant avoir été violée à cinq reprises par Ousmane Sonko. Elle a relaté sans détour les actes sexuels que le leader du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) lui aurait imposés entre fin décembre 2020 et début février 2021, jusqu’au dépôt de sa plainte qui a bouleversé le monde politique sénégalais.

La jeune femme d’un peu plus de 20 ans a aussi rapporté les menaces de mort dont elle dit avoir fait l’objet, autre chef d’accusation retenu contre Ousmane Sonko : «Il a menacé de me faire licencier si j’en parlais ou de mettre à mes trousses des jeunes pour me régler mon compte.» L’homme politique venait armé au salon de massage, a-t-elle déclaré : «J’ai eu peur en voyant les armes avec lesquelles il menaçait de me tuer.»

Lire aussi : L’opposant Sonko condamné à 6 mois avec sursis

Le leader de l’opposition, arrivé troisième à la présidentielle de 2019, a reconnu être allé se faire masser au salon de massage Sweet Beauty d’Adji Sarr pour apaiser des «douleurs de dos chroniques». Mais il a toujours réfuté les accusations de viol et crie au complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle. Sa défense s’était retirée après avoir demandé en vain le report du procès.

Au début du mois, Ousmane Sonko avait déjà écopé en appel de six mois de prison avec sursis pour «diffamation» et «injure publique», dans une autre affaire. Une condamnation qui suffirait à le rendre inéligible si elle venait à être confirmée, en cas d’éventuel recours en cassation.

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