Présidentielle tchadienne : Mahamat Idriss Itno élu au premier tour avec 61,03%
C’est sans surprise que l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) du Tchad a déclaré Mahamat Déby Itno, vainqueur au premier tour de la présidentielle avec 61,03% des voix. Ainsi, le président de la transition reste au pouvoir pour les prochaines années. Même si la proclamation des résultats intervient une dizaine de jours avant les délais légaux tandis que la Cour constitutionnelle venait de recevoir les procès-verbaux provenant des bureaux de vote. Le taux de participation s’élève officiellement à 75,89%. Ces chiffres doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel.
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Après l’annonce de la victoire du candidat de la coalition pour un Tchad Uni, des tirs d’armes automatiques et des klaxons ont été entendus pendant longtemps dans la capitale bien quadrillée par des militaires. Selon les médias locaux, il s’agit surtout de tirs de joie des partisans de Mahamat Idriss Déby Itno. Des tirs ont été également enregistrés dans les quartiers du sud de N’Djamena où sont basés majoritaires les militants acquis à la cause de Succès Masra. Le ministre de la Sécurité publique et le chef d’état-major général des armées ont alors pris des mesures pour interdire les tirs d’armes à feu. Le nouveau président élu, a déclaré dans un discours retransmis à la télévision, « je suis désormais le président élu de tous les Tchadiens », a-t-il affirmé dans la nuit en, promettant de mettre en œuvre ses « engagements ».
Succès Masra crie au vol
L’opposant Succès Masra vient en deuxième position avec 18,53% des suffrages exprimés. Avant la proclamation des résultats, il avait déjà fait une déclaration pour revendiquer la victoire au premier tour. « Nous avons gagné le 6 mai. Nous ne voulons pas que notre peuple survive, mais vive. Ce que nous redoutions est en train de se produire : un petit groupe d’individus a décidé d’inverser l’ordre des chiffres et croit pouvoir faire croire que l’élection a été remportée par le même système », a-t-il laissé entendre. L’opposant a ajouté, à l’intention des Tchadiens et de ses militants en particulier : « Ne vous laissez pas voler votre destin ». S’ensuit un appel populaire à manifester : « À tous les Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement. Dans les heures qui viennent, dans les jours qui viennent, mobilisez-vous, mais pacifiquement ».
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Le responsable des transformateurs, Sitack Yombatina Beni, qui intervenait sur les ondes de RFI a affirmé que certains procès-verbaux de bureaux de vote, « sont arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi ou même dans la journée de jeudi ». Pour lui, en quelques heures, ce n’était donc pas possible d’avoir les résultats, avant d’ajouter que l’ANGE est devenue « démon ».
Albert Pahimi Padacké félicite le nouveau président
Suite à la proclamation des résultats provisoires, l’ancien premier ministre, Albert Pahimi Padacké, s’est empressé d’appeler le vainqueur pour le féliciter. C’est lui-même qui a confirmé cette information à travers une déclaration : « Après la proclamation des résultats provisoires de la Présidentielle du 6 mai 2024, par l’Agence de gestion des élections (ANGE), j’ai appelé l’heureux élu, le président Mahamat Idriss Deby Itno, pour le féliciter de sa victoire. Je lui ai souhaité plein succès dans l’exercice de son mandat et dans un élan d’inclusion de toutes les énergies du pays ». II a aussi saisi cette occasion pour remercier ses électeurs et appeler les Tchadiens au calme et à l’unité autour de la République.
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Pour rappel, après la mort d’Idriss Déby Itno, le 19 avril 2021, au front face à une rébellion du Front pour l’alternance et la concorde (Fact), le pouvoir est entre les mains de son fils, Mahamat Idiss Déby Itno. Le jeune général est proclamé chef de 15 généraux et président de la République de transition, en accord avec le président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi, successeur constitutionnel en cas de décès du chef de l’Etat.
À peine installé, il est aussitôt adoubé par la communauté internationale, l’Union africaine (UA) en tête, l’Union européenne (UE) et la France. Les mêmes qui sanctionnent les régimes militaires ailleurs, en Afrique. Parce que l’armée tchadienne est indispensable dans la guerre contre le terrorisme au Sahel. En contrepartie, Mahamat Idiss Déby Itno devait remettre le pouvoir aux civils après 18 mois de transition.