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Présidentielle en Égypte : au dernier jour de vote, el-Sissi grand favori

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Un Égyptien embrasse un portrait du président Sissi, devant un bureau de vote du Caire, le 10 décembre 2023. © AMR ABDALLAH DALSH / REUTERS

Le vote a commencé dimanche matin pour l’élection présidentielle en Égypte, avec quatre candidats en lice, notamment l’actuel président Abdel Fattah el-Sissi. Ce dernier est assuré de l’emporter, ses opposants n’ayant que peu de soutien. Avec une Constitution modifiée, Al-Sissi devrait rester au pouvoir jusqu’en 2030.

Les Égyptiens ont voté lundi au deuxième jour du scrutin d’une élection présidentielle qui verra certainement le président Abdel Fattah el-Sissi obtenir un troisième mandat. Le scrutin se clôturera ce mardi vers 21h (19h GMT). Les résultats officiels doivent être annoncés le 18 décembre, avec un second tour prévu du 8 au 10 janvier si aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix, a indiqué l’Autorité électorale nationale.

La semaine dernière, les expatriés égyptiens ont voté dans 137 ambassades et consulats égyptiens dans 121 pays à travers le monde. Le taux de participation électorale à l’étranger n’a pas encore été officiellement annoncé. Si el-Sissi remporte ce nouveau mandat de six ans, ses priorités immédiates seraient de maîtriser une inflation quasi record, de gérer une pénurie chronique de devises étrangères et d’empêcher les retombées du conflit entre Israël et les dirigeants du Hamas à Gaza.

Participation importante ?

Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à 9h (7h GMT), avec des dizaines d’électeurs faisant la queue devant les bureaux de vote du centre du Caire, sous haute sécurité. Lundi midi, 45 % des citoyens ayant le droit de voter avaient voté, a indiqué l’Autorité électorale nationale. Si plus de 67 millions de personnes ont le droit de voter aux élections, cela signifie que plus de 30 millions de personnes ont voté.

L’Organisation égyptienne des droits de l’homme (EOHR) a, de son côté, signalé un taux de participation important par rapport aux élections précédentes et a observé des électeurs de divers groupes d’âges tout au long de la journée de lundi. Dans les 27 gouvernorats égyptiens, le vote a commencé dans 11.631 bureaux de vote, répartis dans 9.376 centres électoraux, selon l’agence de presse officielle égyptienne (ASA).

Lire aussi : Égypte : à trois jours de la présidentielle, el-Sissi déjà vainqueur ?

Toutefois, les observateurs rapportent que beaucoup d’Égyptiens ont montré peu d’intérêt ou de connaissances sur les élections, qui se déroulent dans un contexte de crise économique stupéfiante. L’Égypte est un pays de 105 millions d’habitants, dont près d’un tiers vit dans la pauvreté selon les chiffres officiels. La guerre à la frontière égyptienne dans la bande de Gaza n’arrange pas les choses. Les autorités et les commentateurs des médias locaux étroitement contrôlés ont exhorté la population à voter en dehors de son devoir national.

«Je savais qu’il y avait des élections, mais je ne savais pas quand. Je le savais seulement grâce aux campagnes massives de Sissi dans les rues», a déclaré à Reuters Aya Mohamed, une responsable marketing de 35 ans. «Voter est notre devoir et c’est le moins que nous puissions faire pour le pays, surtout en ces temps critiques et avec les développements qui se produisent dans le monde», a, de son côté, déclaré au même média Passant Tarek, une dentiste de 27 ans qui a voté à Suez, à 125 km ( 78 milles) à l’est du Caire.

Le vote est techniquement sous la supervision du système judiciaire égyptien. Les élections se déroulent «sous contrôle judiciaire total, assuré par 15.000 juges, en plus de la participation de 14 organisations internationales spécialisées dans l’observation des élections, avec un total de 220 observateurs, ainsi que de 62 organisations locales de la société civile, avec un total de 22.340 observateurs», a détaillé l’agence égyptienne.

Irrégularités

Mais les critiques qualifient d’imposture l’élection après une décennie de répression de la dissidence. Les médias du gouvernement ont déclaré qu’il s’agissait d’un pas vers le pluralisme politique, et les autorités ont nié toute violation des règles électorales. L’EOHR a reçu plusieurs rapports faisant état d’irrégularités électorales au cours de la première journée.

Dimanche, un journaliste de Reuters a vu des sacs de farine, de riz et d’autres produits de première nécessité distribués aux personnes qui votaient à proximité d’un autre bureau de vote à Gizeh. Diaa Rashwan, responsable des médias d’État égyptiens, a pourtant déclaré que toute fourniture d’argent ou de biens en échange de votes constituait une infraction pénale passible d’amendes ou de prison. Rien n’indique que les gens aient été obligés d’attendre à l’extérieur des bureaux de vote, et ceux qui ont choisi de le faire pour soutenir un candidat ont agi dans le cadre de leurs droits, a-t-il déclaré.

Regarder aussi : Égypte : le syndrome du pharaon

L’EOHR a documenté, pour sa part, 12 violations à l’intérieur et à proximité des bureaux de vote du Caire, de Gizeh, de Louxor et d’Assouan. Il s’agissait notamment de surpopulation, d’ouvertures tardives des bureaux de vote, de campagnes violant les lois sur le silence électoral, de campagnes devant les bureaux de vote et la distribution de biens et de coupons par les partisans des candidats pour influencer les électeurs.

Le Syndicat des journalistes a reçu dix plaintes lundi, principalement liées aux restrictions de photographie à l’intérieur et à l’extérieur des bureaux de vote. Les incidents comprenaient des agressions contre des journalistes, des ouvertures retardées des bureaux de vote, des violations de la campagne, des distributions de nourriture et de coupons, ainsi que des restrictions imposées aux journalistes au sein des commissions électorales à travers l’Égypte.

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