Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / Politique / Près de 20.000 migrants refoulés d’Algérie vers le Niger (ONG)

Près de 20.000 migrants refoulés d’Algérie vers le Niger (ONG)

Temps de lecture : 3 minutes


Temps de lecture : 3 minutes

L’ONG Alarme Phone Sahara a déclaré que l’Algérie a refoulé près de 20.000 migrants vers le Niger voisin, dont des femmes et des enfants, depuis le début de l’année 2024. Cette organisation, spécialisée dans le secours aux migrants dans le désert entre les deux pays, précise que 19.798 personnes ont été expulsées entre janvier et août 2024. Les expulsions se font «dans des conditions brutales», avec parfois des conséquences mortelles, indique l’ONG à nos confrères de l’AFP.

Selon l’ONG, les migrants, principalement d’Afrique subsaharienne, sont souvent arrêtés lors de rafles en ville ou à la frontière tunisienne. Regroupés à Tamanrasset, au sud de l’Algérie, ils sont ensuite transportés en camion vers le Niger. Les migrants nigériens sont déposés à Assamakka, le premier village nigérien, tandis que ceux d’autres pays africains sont abandonnés dans une zone désertique appelée «point zéro», à 15 kilomètres d’Assamakka, qu’ils doivent parcourir à pied sous des conditions climatiques extrêmes.

Lire aussi : Tebboune : ça passe… ou ça passe !

Dans un rapport, l’Alarme Phone Sahara met en lumière des abus et des violences lors des expulsions, avec des témoignages de confiscation de biens par les forces algériennes. Une fois enregistrés par la police nigérienne à Assamakka, les migrants sont hébergés dans des centres de transit gérés par l’ONU et l’Italie avant d’être transférés à Arlit et Agadez, deux grandes villes du nord du Niger, explique l’organisation non gouvernementale.

En avril 2024, les autorités militaires nigériennes ont protesté auprès de l’ambassadeur d’Algérie contre la violence des opérations de refoulement. Alger a répondu en convoquant l’ambassadeur du Niger, qualifiant les accusations de «sans fondement». Parallèlement, la loi nigérienne criminalisant le trafic de migrants a été abrogée en novembre 2023, permettant une plus grande liberté de mouvement aux migrants sur les routes de migration.

Pour rappel, l’ONG Médecins sans frontières avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2021. Durant cette période, 27.208 migrants ont été expulsés d’Algérie dans des conditions inhumaines vers Assamaka à la frontière du Niger.