Pourquoi les banques sont peu enclines à s’engager sur le long terme avec les entreprises ?
2 ans et 9 mois ! La durée moyenne du crédit dans la zone Uemoa a reculé de 3 mois en 2022, d’après les données de la BCEAO. Malgré la hausse notable de 14,3% du crédit bancaire aux sociétés non financières enregistrée l’année dernière, les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) peinent toujours à accéder au financement adéquat et à obtenir des prêts à long terme, entravant ainsi leur croissance potentielle.
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L’aversion au risque des établissements de crédit
En effet, les institutions bancaires considèrent souvent les prêts aux PME comme étant à haut risque, préférant ainsi opter pour des investissements plus sécurisés dans les actifs publics. Cette approche prudente a pour conséquence de limiter les investissements dans le secteur privé, freinant ainsi la croissance économique globale de la région.
Dans la région, il est fréquent que le montant moyen des garanties exigées soit le double de la valeur du prêt, compliquant ainsi considérablement l’accès au financement, en particulier pour les petites entreprises. Ces contraintes conduisent bien souvent au rejet des demandes de prêt, laissant les PME dans une situation financière difficile. Elles se retrouvent alors contraintes de puiser dans leurs propres ressources et bénéfices non distribués pour financer leurs activités, ce qui limite leurs capacités d’investissement à long terme.
Cette réalité touche une grande majorité d’entreprises qui dépendent exclusivement de leurs fonds internes pour soutenir leur croissance. Une situation alarmante qui entrave leur plein potentiel de développement. À cela s’ajoute l’absence d’agences d’évaluation du crédit dans la région, constituant ainsi un autre obstacle majeur au financement des entreprises. En l’absence d’une évaluation adéquate du risque, les banques se trouvent dans une position délicate, hésitant à accorder des prêts aux entreprises par peur d’assumer des risques financiers importants.
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Cependant, il est essentiel de noter que le problème ne se limite pas uniquement à l’offre. Du côté de la demande, les activités informelles sont développées chez les petites entreprises, ce qui compromet leur compétitivité et leur accès aux marchés financiers formels. Face à cette problématique, les banques doivent adopter des stratégies plus inclusives en développant des produits financiers sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques des PME. De plus, une révision des politiques de garantie pour les rendre plus flexibles et renforcer leur capacité d’évaluation du risque s’avère cruciale pour favoriser un environnement financier plus propice au développement des petites entreprises dans la région.