Accueil / Articles Afrique

Pourquoi les banques sont peu enclines à s’engager sur le long terme avec les entreprises ?

Temps de lecture
Siège de l'Uemoa © DR

La croissance du crédit est restée très dynamique dans la zone Uemoa l’année dernière. Par contre, la structure des crédits est dominée par les prêts de maturité courte, soit plus de 75%. Cela représente un problème majeur pour les entreprises. Les banques doivent adopter des stratégies plus inclusives, en développant des produits financiers sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques des PME. De plus, revoir les politiques de garantie pour les rendre plus flexibles et renforcer leur capacité d’évaluation du risque sont des mesures cruciales à mettre en œuvre rapidement.

2 ans et 9 mois ! La durée moyenne du crédit dans la zone Uemoa a reculé de 3 mois en 2022, d’après les données de la BCEAO. Malgré la hausse notable de 14,3% du crédit bancaire aux sociétés non financières enregistrée l’année dernière, les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) peinent toujours à accéder au financement adéquat et à obtenir des prêts à long terme, entravant ainsi leur croissance potentielle.

Lire aussi : Perspectives économiques en Afrique du Nord : la BAD livre ses prévisions

L’aversion au risque des établissements de crédit

En effet, les institutions bancaires considèrent souvent les prêts aux PME comme étant à haut risque, préférant ainsi opter pour des investissements plus sécurisés dans les actifs publics. Cette approche prudente a pour conséquence de limiter les investissements dans le secteur privé, freinant ainsi la croissance économique globale de la région.

Dans la région, il est fréquent que le montant moyen des garanties exigées soit le double de la valeur du prêt, compliquant ainsi considérablement l’accès au financement, en particulier pour les petites entreprises. Ces contraintes conduisent bien souvent au rejet des demandes de prêt, laissant les PME dans une situation financière difficile. Elles se retrouvent alors contraintes de puiser dans leurs propres ressources et bénéfices non distribués pour financer leurs activités, ce qui limite leurs capacités d’investissement à long terme.

Cette réalité touche une grande majorité d’entreprises qui dépendent exclusivement de leurs fonds internes pour soutenir leur croissance. Une situation alarmante qui entrave leur plein potentiel de développement. À cela s’ajoute l’absence d’agences d’évaluation du crédit dans la région, constituant ainsi un autre obstacle majeur au financement des entreprises. En l’absence d’une évaluation adéquate du risque, les banques se trouvent dans une position délicate, hésitant à accorder des prêts aux entreprises par peur d’assumer des risques financiers importants.

Lire aussi : Banques : devoir de discernement et vigilance, un double verrou contre les créances douteuses

Cependant, il est essentiel de noter que le problème ne se limite pas uniquement à l’offre. Du côté de la demande, les activités informelles sont développées chez les petites entreprises, ce qui compromet leur compétitivité et leur accès aux marchés financiers formels. Face à cette problématique, les banques doivent adopter des stratégies plus inclusives en développant des produits financiers sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques des PME. De plus, une révision des politiques de garantie pour les rendre plus flexibles et renforcer leur capacité d’évaluation du risque s’avère cruciale pour favoriser un environnement financier plus propice au développement des petites entreprises dans la région.

Recommandé pour vous

Égypte : d’importantes réformes fiscales et structurelles doivent être réalisées (FMI)

Afrique, Économie - Le Fonds monétaire international estime que l’Égypte doit réaliser des progrès décisifs pour stimuler la compétitivité de son économie, améliorer sa gouvernance et renforcer sa résistance aux crises.

Gazoduc Maroc-Nigeria : les russes ne font pas partie des investisseurs

Afrique, Économie - La société "Russian united metlurgical company" (RUMC) a réfuté les récents propos de Abdullahi Shehu, ambassadeur nigérian en Russie, au sujet de sa contribution présumée au projet du gazoduc Maroc-Nigeria.

L’Algérie va devenir le premier fournisseur de gaz de l’Italie

Afrique, Économie - L’Algérie et l’Italie ont scellé une quinzaine d’accords majeurs lors d’un sommet d’affaires tenu à Alger. Un nouveau contrat de fourniture de gaz d’une valeur de 4 milliards de dollars a ainsi été conclu.

BAD-Maroc : Akinwumi Adesina attendu la semaine prochaine à Marrakech

Afrique, Économie - À partir du lundi prochain, Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), sera en visite au Maroc.

Marrakech abritera le 14e US-Africa Business Summit du 19 au 22 juillet 2022

Afrique, Économie - Le Maroc accueille la 14e édition de l’US-Africa Business Summit, organisée, par le "Corporate Council on Africa" (CCA), du 19 au 22 juillet 2022, à Marrakech.