Accueil / Articles Afrique

Politique monétaire : l’équilibre subtil

Temps de lecture
Bank Al-Maghrib (BAM) © DR

La hausse de 50 points de base du taux directeur de Bank Al-Maghrib est le premier depuis 2008 et le plus important en 20 ans. Comme toujours, ce choix et l’amplitude de la hausse suscitent divers commentaires. La priorité est donnée à l’atténuation de la poussée inflationniste quitte à ralentir la croissance à court terme. «Le relèvement du taux directeur est le meilleur soutien qu’on puisse apporter à la croissance à long terme», soutient le wali.

Le suspense a duré jusqu’au dernier moment. Bank Al-Maghrib a fini par relever son taux directeur de 50 points de base pour le porter à 2%. Comment aurait-il pu être autrement avec une inflation à 8% en août (5,8% en moyenne sur les huit premiers mois de l’année) et qui ressortirait à 6,3% en moyenne sur l’ensemble de l’année ?

Lire aussi : Conseil de Bank Al-Maghrib : le taux directeur relevé à 2%

Ce tour de vis de 50 points de base est le premier depuis 2008 et le plus important opéré par la banque centrale en 20 ans. Comme toujours, le choix de manipuler le taux directeur, et dans le cas présent l’amplitude de la hausse, suscitent divers commentaires. Dans ce genre de situation, la question de l’équilibre subtil entre en faire trop et ne pas en faire assez est toujours posée. La communication de la banque centrale revêt donc une importance particulière, car elle constitue une boussole pour les investisseurs.

Face à une inflation qui se diffuse à d’autres produits importants du panier de consommation, nous sommes obligés de réagir pour empêcher que la hausse des prix ne s’installe durablement, a laissé entendre le gouverneur estimant que la Banque centrale n’a pas été dans la démesure en procédant à un rehaussement de 50 points. Comprenez, nous aurions pu réagir plus fortement. Mais, clairement la priorité est donnée à l’atténuation de la poussée inflationniste quitte à ralentir la croissance à court terme. D’ailleurs, Bank Al-Maghrib renvoie chacun à ses responsabilités. «Notre mission est d’assurer la stabilité des prix», rappelle Abdellatif Jouahri. Dans le même temps, «le relèvement du taux directeur est le meilleur soutien qu’on puisse apporter à la croissance à long terme», défend t-il.

Lire aussi : Réunion trimestrielle de BAM : ce qu’il faut retenir

Au deuxième trimestre, le chiffre définitif de la croissance révèle un gain de 0,2 point par rapport aux données provisoires à 2%. Ce sera sans doute le taux le plus élevé de l’année puisque Bank Al-Maghrib table désormais sur une hausse du PIB de 0,8% en 2022. La remontée des taux d’intérêt va coûter 0,2 point de croissance en 2022 et 0,4 point en 2023 à 3,6%. Mais, rien n’est acquis. Tout dépendra des développements de la crise russo-ukrainienne, de l’inflation et de la campagne céréalière.

 

Une hausse des taux déjà intégrée sur le marché obligataire

Les taux obligataires ont amorcé leur hausse bien avant la décision de la Banque centrale. Cependant, cette première hausse du taux directeur ne semble pas en mesure de ramener les taux réels en territoire positif, eux qui sont installés en zone négative depuis le premier trimestre 2022. De quoi renforcer les arbitrages en faveur des actifs plus rémunérateurs.

Recommandé pour vous

Nestlé : 1 milliard de francs suisses pour une culture plus durable du café

Afrique, Économie - Nestlé SA va investir plus d’un milliard de francs suisses pour transformer la culture du café destinée à "Nescafe".

Burkina Faso-Cédéao : des échanges satisfaisants avec Traoré

Afrique, Économie, Politique - Au Burkina Fasi, la délégation de la Cédéao s’est dite «satisfaite» de ses échanges avec le capitaine Traoré.

Libye-Turquie : signature de nouveaux accords économiques et maritimes

Afrique, Économie, Politique - L’un des gouvernements de la Libye a accepté de lancer des projets économiques et maritimes avec la Turquie.

«Nous avons une stratégie africaine solide» : Hervé Hélias, PDG du groupe Mazars

Avis d'expert - Avec une armada de 44.000 praticiens, Mazars, le réseau d’audit et de conseil d’origine française, est l’un des rares à tenir tête aux « Big-Four » (Deloitte, PwC, EY et KPMG).

Nigeria : la Banque mondiale débloque un crédit de 750 millions de dollars

Afrique, Économie - La Banque mondiale a approuvé une ligne de crédit de 750 millions de dollars en faveur du Nigeria.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire