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Que se passe-t-il dans la tête de nos banquiers centraux ? Sous la pression d’un emballement des prix alimentaires et des matières premières, combiné à une appréciation du dollar qui assume plus que jamais son statut de valeur-refuge, ils dégainent l’un après l’autre, l’ordonnance d’Irving Fisher, l’inventeur de la théorie quantitative de la monnaie, pour traiter l’inflation.

C’est la justification mise en avant pour expliquer la hausse des taux directeurs. En Afrique centrale, la BEAC, la banque centrale des six Etats ayant en commun l’usage du franc CFA (Gabon, Tchad, Centrafrique, Cameroun, Congo-Brazzaville et Guinée équatoriale), a fait fort. Quitte à renchérir encore plus le crédit aux entreprises, elle a procédé à deux augmentations des taux en deux mois. Sauf que nos banquiers centraux le savent, l’inflation actuelle ne tire pas sa source d’un excès de la masse monétaire par rapport à la production. La contagion arrive essentiellement par l’import.

Dans ce contexte, la hausse du taux directeur laisse pantois les opérateurs économiques. Et surtout qu’en plus, les banques commerciales ne se refinancent que très peu auprès des banques centrales. La pertinence de la manipulation des taux-mère peut donc être légitimement posée. Plus que son impact effectif, c’est surtout l’effet psychologique qui est recherché, a concédé récemment le gouverneur de Bank Al-Maghrib.

En gros, que ce placebo finira par pousser les agents économiques à tenir leur frein à main. La remontée du chômage ne serait alors qu’un effet secondaire du traitement de l’inflation.

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