Pétrolier russe : le Ghana n’autorise le débarquement qu’après 6 semaines d’attente
Le navire-citerne russe Theseus a finalement été autorisé à décharger sa cargaison de pétrole brut après six semaines de retard. Selon des sources relayées par Bloomberg, le pétrolier a déchargé environ 600 000 barils de brut sur le port de Tema, au Ghana, après une autorisation tardive de la National Petroleum Authority. La cargaison de brut russe est la première observée dans le pays depuis quatre ans.
Si l’approbation de la livraison avait été accordée, la provenance du produit a suscité des préoccupations de sécurité nationale et a retardé l’opération. En effet, le pétrole russe étant boycotté par les puissances occidentales, le Ghana a été soumis à des pressions pour suivre la tendance. L’autorisation a été donnée pour le pétrolier après des affirmations selon lesquelles la cargaison provenait du Kazakhstan, mais un rapport de l’agent portuaire de Novorossiysk et les données des sociétés de renseignement Vortexa et Kpler ont révélé que la cargaison provenait de Russie.
Depuis le début de l’année, le Ghana est confronté à des craintes d’indisponibilité de produits pétroliers en raison de la crise en Ukraine, les importateurs locaux ayant du mal à s’approvisionner auprès de leurs fournisseurs habituels. Le gouvernement a donc dû recourir à l’or, dont il est l’un des principaux producteurs en Afrique, pour assurer son approvisionnement en carburant depuis le début de l’année 2023. Toutefois, la mesure n’a pas encore eu l’effet escompté pour éviter des sorties de devises dans la situation actuelle de crise économique. L’Institut pour la sécurité énergétique du Ghana prévient que la menace de pénurie de produits pétroliers généralisée dans tout le pays demeure toujours présente, pouvant être déclenchée par la chute libre du cedi et entraînant une pénurie de dollars et l’érosion de certains fonds de roulement des sociétés de distribution de pétrole en vrac.