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Pas du tout à la fête !

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Manifestation du 1ᵉʳ mai 2024 à Dakar. © RFI/ Théa Ollivier

Comme leurs homologues un peu partout, les syndicats africains ont célébré la fête du Travail le 1ᵉʳ mai, suivie de la journée internationale de la liberté de la presse dédiée aux professionnels des médias, ce vendredi 3 mai. Pourtant, sur ces deux tableaux, le continent n’est pas du tout à la fête. Le chômage des jeunes bat des records dans tous les pays et se rapproche en moyenne des 40% en milieu urbain, sans compter le sous-emploi qui y fait des ravages.

Ce sont surtout les jeunes qui paient un lourd tribut à ce manque de perspectives. La plupart de ceux qui ont un diplôme sont contraints d’accepter un emploi sous-qualifié et sous-payé pour survivre. Ou de se recycler dans des « petits boulots » dans l’informel. Cette situation est exacerbée par une offre de formation dans l’enseignement supérieur en décalage avec la réalité du marché, et qui transforme souvent les campus en garderies pour adultes. Le phénomène « d’étudiants éternels » est bien connu sur le continent, ces jeunes qui prolongent à l’infini leur séjour à la fac pour échapper à la honte du chômage.

À côté, il y a une bombe à retardement formée par les 62 millions de jeunes classés comme « NEET », c’est-à-dire qui ne sont ni en formation, ni en emploi.

Quant aux professionnels des médias, la journée internationale de la liberté de la presse ressemble de plus en plus à une journée de deuil. Les déserts d’information progressent en Afrique. Mais c’est au Sahel où la situation est dramatique. Les juntes au pouvoir ne tolèrent aucune autre voix en dehors de l’«opinion patriotique », et les journalistes qui s’en écartent, sont menacés physiquement quand ils ne croupissent pas en prison.