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Parole, parole, parole…

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Manifestation en marge du premier Sommet africain pour le climat, à Nairobi, le 4 septembre 2023 © Suleiman Mbatiah / AFP

Au contraire des hôteliers, des commerçants ou des taxis de Dubaï, les Africains ne devraient pas attendre grand-chose de la COP28 qui se tient actuellement dans cette métropole. Eux, c’est certain, vont voir leur chiffre d’affaires exploser pendant les 15 jours que dureront les travaux.

Depuis sa première édition en 1992, la conférence de la Convention-cadre des Nations-unies sur les changements climatiques est surtout connue pour être un congrès de bonnes intentions, d’annonces et de promesses sans lendemain. Il y a huit ans à Paris, les pays dits « du Sud » avaient reçu l’engagement des pays développés de débloquer 100 milliards par an afin de les accompagner dans la transition et l’adaptation climatique. Nous sommes en 2023, cette promesse n’a été que très peu concrétisée.

Pendant ce temps, les grands pollueurs historiques -Chine, États-Unis et l’Europe- demandent avec insistance à l’Afrique de prendre sa part aux efforts de réduction du réchauffement de la planète. Ces mêmes puissances qui ont pendant des siècles assuré leur développement grâce aux énergies fossiles, demandent au continent de renoncer à terme au pétrole et au charbon.

La vérité est qu’en l’état actuel, l’Afrique, qui souffre le plus des effets du dérèglement climatique, n’en a pas les moyens. Pour la majorité des populations, la priorité, c’est d’avoir de l’électricité, peu importe la source, et d’accéder à l’eau potable avec des systèmes d’assainissement dignes de ce nom. L’injonction faite à l’industrie automobile de ne fabriquer que des véhicules électriques d’ici 2030 fait ricaner la rue africaine.

L’effort de réduction des gaz à effet de serre doit être d’abord supporté par ceux qui ont le plus pollué la planète. Selon les Nations Unies, le monde doit réduire de 45% ses émissions actuelles de gaz à effet de serre d’ici à 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5 °C et de 30% pour le ramener à 2 °C. Or, tous les rapports d’experts établissent que nous ne sommes pas sur la bonne voie pour respecter les accords de Paris.