Accueil / Articles Afrique

Parlement de la Cédéao : vive altercation entre un député sénégalais et la vice-présidente

Temps de lecture
Siège de la Cédéao © DR

La vice-présidente du Parlement de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Adjaratou Traoré a failli en venir aux mains avec le député sénégalais, Guy Marius Sagna. L’incident s’est produit ce week-end à Abuja au Nigéria lors d’une session du Parlement.

Tout est parti quand le député sénégalais a pris la parole après le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il a tenu à corriger un terme utilisé par ce dernier concernant la pauvreté en Afrique. En effet, Guy Marius Sagna a insisté pour qu’on parle plutôt d’«appauvrissement de l’Afrique» que de «pauvreté en Afrique». Selon lui, l’Afrique n’est pas pauvre, mais ses ressources sont mal gérées et accaparées par les dirigeants.

«Nous sommes les pays les plus riches de la planète. Tant que l’on dira que l’Afrique de l’Ouest est pauvre, cela signifie qu’ils font partie du problème. Mais pourquoi ne pas dire appauvrissement ? Qui a appauvri l’Afrique ? Ce sont nos présidents…», a-t-il lancé durant son temps de parole devant le Parlement, soulignant que les dirigeants africains préfèrent accumuler des richesses en Europe, notamment en Suisse plutôt que de les distribuer à leurs populations.

                     Lire aussi8e édition de l’APSACO : la Cedeao au banc des accusés

Ces propos ont suffi pour provoquer la colère de la vice-présidente du Parlement de la Cédéao, Adjaratou Traoré. L’Ivorienne a aussi interrompu son collègue. «Cher collègue, contrôlez votre langage. Sinon, je vous retire la parole», a-t-elle déclaré. Le député sénégalais a rétorqué : «Qu’est-ce qui est à contrôler ? Est-ce le fait que je dise que ce sont nos chefs d’État qui appauvrissent l’Afrique ?».

C’est suite à cette réponse que la tension est montée d’un cran.  «C’est la manière de présenter… La liberté de parole ne veut pas dire que vous devez dire n’importe quoi à l’endroit des chefs d’État. C’est du n’importe quoi que vous dites», a-t-elle pesté, ajoutant que son collègue devait mesurer ses propos, «vous ne pouvez pas vous adresser aux chefs d’État de cette manière, ce ne sont pas vos amis…»

La situation s’est aggravée au point où la députée ivoirienne, dans un accès de colère, a quitté son siège pour tenter de s’approcher de manière menaçante de Marius Sagna. Ses collègues ont dû intervenir pour la calmer, évitant de justesse une confrontation physique. Cette violente altercation a finalement conduit à la suspension temporaire de la session parlementaire, laissant un climat de tension palpable dans l’hémicycle.

Recommandé pour vous

Togo : l’état d’urgence sécuritaire a été déclaré dans le nord du pays

Afrique, Politique - Le gouvernement togolais a annoncé l’instauration de l’«état d’urgence sécuritaire» dans sa région frontalière du Nord. Cette décision intervient à la suite de l’assassinat de huit soldats par Jama'at Nasr al-Islam wal Muslimin.

RDC-Rwanda : escalade des tensions après la chute de Bunagana

Afrique, Politique - Les autorités de la République démocratique du Congo ont accusé l’armée rwandaise d’avoir envahi leur territoire en aidant les rebelles du M23 à prendre le contrôle de Bunagana.

Nigeria : le président promet des élections transparentes en 2023

Afrique, Politique - Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a promis que l’élection présidentielle de l’année prochaine serait «libre», «sûre» et «transparente».

Nigeria : l’ex-gouverneur de Lagos candidat à la présidentielle

Afrique, Politique - Le parti au pouvoir au Nigeria, le Congrès des progressistes (APC), a choisi l’ancien gouverneur de l’État de Lagos, Bola Tinubu, comme candidat à la présidence lors des élections prévues en février 2023.

Mali : la junte reporte l’instauration d’un régime démocratique à 2024

Afrique, Politique - Les dirigeants militaires du Mali ont annoncé lundi qu'ils retarderaient jusqu'en mars 2024 le retour à un régime civil.

Coups d’État : le bras de fer Cédéao-juntes militaires

Afrique, Politique, Politique - Les dirigeants ouest-africains réunis à Accra, au Ghana, ont décidé de maintenir les sanctions contre le Mali et de suspendre le Burkina Faso et la Guinée de l’organisation.