Paris amorce le processus de retrait de ses forces engagées au Niger
Après cinq semaines de tensions avec les auteurs du coup d’État du 26 juillet, la France a finalement amorcé des discussions sur le redéploiement d’une partie de ses forces engagées dans ce pays du Sahel.
Après avoir d’abord refusé d’obtempérer aux injonctions des militaires nigériens, qui ont fait du départ des soldats français leur carburant politique, le ministère des armées et plusieurs sources concordantes ont admis, mardi 5 septembre, au Monde avoir ouvert une discussion sur les modalités du «retrait de certains éléments militaires» pour les redéployer dans un autre pays africain.
Des «échanges» ont lieu entre armées nigérienne et française, alors que la junte a exigé le retrait immédiat de l’ensemble des quelque 1 500 soldats français présents au Niger. «Il est normal d’en discuter [du retrait français], dans la mesure où la coopération antiterroriste est interrompue», a justifié, mardi, une source au sein de l’exécutif.
«Des échanges de coordination (…) existent localement entre militaires pour faciliter les mouvements de moyens militaires français immobilisés depuis la suspension de la coopération antiterroriste», a, de son côté, pudiquement admis, mardi, l’entourage du ministre des armées, Sébastien Lecornu, sans préciser la nature, l’ampleur et la durée de ces mouvements. Le ministère français de la Défense, parle lui d’un redéploiement d’une partie de ces militaires vers le Tchad où se trouve la principale et dernière base française dans la région.
Dimanche, dans un entretien au Monde, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, avait estimé que la France ne pouvait plus assurer sa mission antiterroriste au côté de l’armée nigérienne, mais sans pour autant se prononcer alors sur un retrait des troupes.