Orano : la filiale d’uranium au Niger en «grande difficulté financière», des emplois menacés
L’usine de la Somaïr, la filiale d’Orano au Niger © Dr
La Somaïr, filiale d’Orano au Niger, fait face à de graves difficultés financières et doit vendre des stocks d’uranium initialement prévus pour financer la fermeture future du site, a annoncé le groupe français.
«Nous en sommes à un point où Somaïr est en très grande difficulté financière, notamment à cause des obstacles à la commercialisation de l’uranium», a déclaré Orano à l’AFP. La filiale est incapable d’exporter depuis un an en raison de la situation politique locale.
«Nous devons concentrer tous nos efforts sur le maintien de l’outil industriel et le paiement des salaires. Pour cela, nous vendons de manière conservatoire des stocks économisés, initialement destinés au financement du plan de réaménagement du site après son exploitation», a précisé Orano.
Située dans la région d’Arlit (nord), Somaïr est la seule mine d’uranium exploitée par Orano au Niger, depuis la fermeture de Cominak en 2021. Les activités ont repris en février 2024 après une interruption suite au coup d’État de juillet 2023.
Orano a proposé une solution alternative aux autorités nigériennes pour exporter vers la France ou la Namibie, mais sans réponse à ce jour. Orano reste «à l’écoute» des autorités nigériennes.
Pour maintenir l’activité du site, employant environ 700 personnes directement et autant chez les sous-traitants, Somaïr a commencé à puiser dans les stocks stockés en France.
Cette solution ne permet qu’un sursis de quelques mois, avertit Orano : «Si la situation ne se débloquait pas rapidement, Somaïr serait contrainte de prendre des mesures sociales», a indiqué le groupe mardi.
Sans déblocage, Somaïr devra réduire progressivement son activité jusqu’à un possible arrêt complet des activités dans les prochains mois.
Pour rappel, Orano détient environ 64% de Somaïr, le reste appartenant à Sopamin, société d’État du Niger. Depuis la reprise en février, le site a produit un peu plus de 700 tonnes de concentré minier d’uranium, stockées sur place.