Accueil / Articles Afrique

Nouvelles tensions en perspective après la fin du remplissage du mégabarrage sur le Nil

Temps de lecture
Le méga-barrage de la Renaissance © DR

L’Éthiopie a annoncé avoir terminé le remplissage du Grand Barrage de la Renaissance sur le Nil, provoquant une montée des tensions avec l’Égypte, qui a condamné cette opération qualifiée d’unilatérale et illégale. Le Soudan, un autre pays situé en aval de ce méga-barrage, n’a pas encore réagi à cette annonce.

Depuis plusieurs années, Le Caire et Khartoum considèrent ce barrage comme une menace potentielle pour leur approvisionnement en eau, et ont exhorté l’Ethiopie à suspendre le remplissage du réservoir du Grand Barrage de la Renaissance (GERD) en attendant un accord tripartite sur son fonctionnement.

Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, ont repris le 27 août dernier. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a annoncé fièrement dimanche que le quatrième et dernier remplissage du barrage avait été effectué avec succès malgré de nombreux défis internes et pressions externes.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a réagi en dénonçant cet acte, qualifiant le remplissage du réservoir du GERD sans accord des pays en aval (Egypte et Soudan) d’illégal et avertissant que cela aurait un impact sur les négociations en cours entre les trois pays.

Le GERD, un méga-barrage hydroélectrique de 1,8 km de long et 145 mètres de haut, capable de produire plus de 5.000 mégawatts à terme, est considéré comme vital par l’Ethiopie pour doubler sa production d’électricité, dont seulement la moitié de ses 120 millions d’habitants ont actuellement accès.

La construction du GERD, lancée en 2011, a été à l’origine d’un conflit régional et a suscité des inquiétudes quant à ses répercussions sur le débit du Nil. Les récentes négociations visent à parvenir à un accord prenant en compte les intérêts et les préoccupations des trois pays.

L’Égypte, dépendante du Nil pour 97 % de ses besoins en eau, considère le GERD comme une menace existentielle. La position du Soudan a varié au fil des années, mais le pays est pour le moment en proie à un conflit meurtrier depuis mi-avril.

L’Éthiopie affirme de son côté que le GERD n’aura pas d’impact sur le débit du fleuve et maintient sa position en faveur du projet.

Recommandé pour vous

Conseil de sécurité : l’envoyé de l’ONU en RDC déplore une grave détérioration sécuritaire

Afrique, Politique - L’émissaire des Nations Unies (ONU) en République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, a mis en garde le Conseil de sécurité contre un embrasement qui pourrait devenir incontrôlable dans l’est du pays.

Johannesburg : ouverture des travaux du Parlement panafricain

Afrique, Politique - Les travaux de la session ordinaire de la cinquième législature du Parlement panafricain (PAP) se sont ouverts, mardi 28 juin, au siège du Parlement à Midrand, en Afrique du Sud, en présence d'une délégation marocaine.

La RDC récupère enfin la dépouille de Patrice Lumumba

Afrique, Politique - Un avion transportant la dent du héros de l’indépendance congolaise Patrice Lumumba s’est envolé mercredi vers la République démocratique du Congo (RDC), plus de 61 ans après son assassinat.

Tunisie : l’Islam ne sera plus la religion officielle de l’État dans la nouvelle Constitution

Afrique, Politique - Le président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré mardi que la nouvelle Constitution ne consacrera pas l’islam comme religion officielle de l’État.

Tunisie : Saïed reçoit le projet de la nouvelle constitution tunisienne

Afrique, Politique - Le président tunisien, Kaïs Saïed, a reçu, lundi 20 juin, le projet de la nouvelle Constitution, selon la présidence tunisienne. Ce projet a été remis au chef de l’État tunisien par Sadok Belaïd, président du Comité consultatif pour la nouvelle République.

Cédéao : déploiement d’une force de stabilisation en Guinée-Bissau

Afrique, Politique - Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont entamé cette semaine le déploiement d’une force de stabilisation en Guinée-Bissau. Cette mobilisation intervient après la tentative de coup d’État de février dernier contre le président, Umaro Sissoco Embalo.