Accueil / Articles Afrique

Nigeria : une taxe sur les superprofits divise le secteur bancaire

Temps de lecture
Billets de naira, monnaie du Nigeria © DR

Le Parlement nigérian a récemment adopté une taxe de 50% à 70% sur les superprofits réalisés par les banques à travers les gains de change de devise. Ceci a provoqué une réaction contrastée parmi les dirigeants du secteur. La mesure, approuvée le 23 juillet 2024, divise l’industrie financière du pays le plus peuplé d’Afrique.

Tony Elumelu, président de United Bank for Africa (UBA), a affiché son soutien à la taxe après une rencontre avec le président Bola Tinubu. Il s’est engagé à apporter son appui au gouvernement. En revanche, Femi Otedola, président de FBN Holding, a exprimé des critiques acerbes contre ce qu’il considère comme une «culture de l’ostentation» chez certains PDG de banques, soulignant que la taxe est justifiée par une tendance inquiétante à privilégier le gain personnel.

        Lire aussi : MTN Nigeria déclare une perte de 314 millions de dollars au S1-2024

L’association des dirigeants bancaires nigérians reste prudente, promettant une déclaration officielle après son assemblée générale du 12 août. Son président, également PDG de First City Monument Bank Group, a soulevé des préoccupations concernant la transparence des rapports financiers. Il affirme que seulement 10% des gains de change rapportés sont réellement réalisés. Ce manque de transparence met en lumière des questions sur la véracité des rapports financiers présentés aux investisseurs.

Les banques expriment des inquiétudes quant à l’impact de la taxe sur leur trésorerie, leur capacité de crédit et les nouvelles exigences en capital imposées par la Banque centrale. De plus, certains critiques pointent une inégalité de traitement entre le secteur bancaire et pétrolier. Ce dernier a échappé à une taxation supplémentaire malgré ses superprofits.

     Lire aussiAu moins 13 morts lors de manifestations contre la vie chère au Nigeria

La mise en œuvre de cette taxe et les compensations potentielles pour les entreprises restent incertaines. Cette situation pourrait redéfinir l’équilibre entre contribution fiscale et stabilité du secteur bancaire nigérian, avec des implications possibles pour l’expansion future des banques en Afrique et l’intérêt des investisseurs étrangers. Au premier trimestre, le secteur avait attiré jusqu’à deux milliards de dollars, soulignant l’importance de surveiller l’évolution de cette mesure.

Recommandé pour vous

Le Sénégal revendique l’initiative de la fin de l’accord de pêche avec l’UE

Afrique, Économie - Selon Abdourahmane Diouf, le gouvernement sénégalais avait depuis longtemps décidé de ne plus signer d'accords avec l’UE.

RDC : accord préliminaire du FMI pour une nouvelle aide de 2,8 milliards $

Afrique, Économie - Le Fonds monétaire international (FMI) et la RDC signent un accord pour un programme triennal.

L’Afrique est devenue la troisième région exportatrice de café

Afrique, Économie - L'Organisation internationale du café (ICO) a annoncé une hausse de 17,3% des exportations africaines de café en 2023/2024.

Côte d’ivoire : une société voit ses activités chuter de plus de 5 millions de dollars

Afrique, Économie - Le résultat net de la SMB a connu une baisse de 45% au premier semestre par rapport à la même période en 2023.

La Tunisie prévoit une hausse de 5,7% des recettes budgétaires en 2025

Afrique, Économie - La Tunisie prévoit une augmentation de 5,7% de ses recettes budgétaires en 2025 par rapport à l’année précédente.

Mozambique : le fonctionnement de la plus grande mine de graphite perturbé

Afrique, Économie - La crise électorale mozambicaine est en train de perturber le fonctionnement de la plus grande mine de graphite du pays.