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Nigeria : la crise du remplacement des anciens billets de naira se poursuit

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Au Nigeria, plus que quelques jours avant l’expiration de la date limite, 31 janvier 2023, pour la récupération de tous les anciens billets de naira (monnaie du pays). Mais selon la Banque centrale du Nigeria (CBN), il y a de fortes indications d’un report de cette échéance de deux semaines.

Bien que la CBN ait ordonné à toutes les banques d’ouvrir leurs succursales le samedi, cela n’était pas suffisant. En effet, l’afflux des citoyens était plus important que prévu, et la plupart n’ont pas pu échanger ses billets.

Selon des fonctionnaires de la banque centrale, la CBN n’envisage pas de proroger la date limite plus de deux semaines. Cette information vient en réponse aux rumeurs d’une prolongation d’au moins un mois. Mais malgré les pressions que subit la banque, elle estime que toute nouvelle prolongation perturberait les horaires des élections générales, qui débutent le 25 février 2023.

Les parties prenantes du secteur bancaire, notamment les banquiers, les clients et les experts financiers, continuent toutefois à appeler la CBN à changer d’avis. Ils recommandent une extension de la fenêtre de six semaines pour que les citoyens puissent remplacer les anciennes coupures. Les professionnels du secteur rappellent que 45% des Nigérians n’ont pas de compte bancaire, pour rendre leur argent. Ils précisent aussi que le pays dispose de seulement 4,5 succursales bancaires pour chaque 100.000 personnes.

Enfin, il faut expliquer que la CBN a annoncé en octobre dernier un plan pour remplacer les billets de 200 nairas (N), 500N et 1.000N du 15 décembre 2022 au 31 janvier 2023. D’après le gouverneur de la banque centrale, Godwin Emefiele : «Ces derniers temps, la gestion des devises a rencontré plusieurs défis qui ont continué à s’accroître en échelle et en sophistication avec des conséquences inattendues pour l’intégrité de la CBN et du pays».

Il s’agit, selon lui, d’un cumul de difficultés, à savoir :

  • Une accumulation importante de billets de banque par les membres du public, selon les statistiques, plus de 80 pour cent de la monnaie en circulation se trouvent en dehors des coffres des banques commerciales ;
  • Une pénurie croissante de billets propres et en bon état avec une perception négative de la CBN et un risque accru d’instabilité financière ;
  • Et une facilité croissante et risque de contrefaçon attesté par plusieurs rapports de sécurité. En effet, les dernières évolutions en matière de technologie photographique et les avancées en matière d’appareils d’impression ont rendu la contrefaçon relativement plus facile. Ces dernières années, la CBN a enregistré des taux de contrefaçon significativement plus élevés, notamment pour les coupures de 500N et 1.000N.

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