Accueil / Articles Afrique

Niger : la presse inquiète du retour d’une loi répressive dans le secteur

Temps de lecture
Niger -Liberté de la presse.© Dr

Le ministère nigérien de la Justice a annoncé la remise en vigueur des peines d’emprisonnement pour la «diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine», peut-on lire dans un communiqué. Ainsi, les journalistes peuvent encourir la prison pour des reportages ou des articles de presse.

Selon le texte, la privation de liberté est également possible pour la «diffamation ou l’injure par un moyen de communication électronique». La mesure vise «d’une part à rétablir l’équilibre entre la liberté d’expression et la protection des droits individuels et d’autre part à préserver la tranquillité et la sécurité publiques».

Lire aussi: L’Union européenne met fin à sa mission militaire au Niger

Dorénavant, «les citoyens, les journalistes, les professionnels de la communication doivent […] veiller à ne pas porter atteinte à la réputation et la dignité d’autrui et s’abstenir de diffuser des données de nature à porter atteinte à l’unité nationale ou à l’ordre public». Il s’agit d’un retour à la loi initiale de répression de la cybercriminalité, abrogeant une dépénalisation obtenue en 2022 après mobilisation nationale.

Ce texte avait été adopté sous la présidence du chef d’État déchu Mohamed Bazoum. Il prévoyait également des peines de prison pour les motifs cités. Mais ces dernières avaient été supprimées après des plaintes des associations de défense des libertés individuelles et de la presse.

Lire aussi : Les États-Unis ont jusqu’au 15 septembre pour quitter le Niger

Pour leur défense, les journalistes se plaignaient notamment du fait que des articles défavorables au pouvoir puissent être considérés comme un trouble à l’ordre public et instrumentalisés pour intimider et réprimer la presse. Le retour de la privation de liberté pour ce motif suscite déjà de vifs débats sur les réseaux sociaux.

Quant aux autorités nigériennes, la suppression des peines de prison s’est faite «en dépit de l’opposition d’une large majorité des Nigériens» et a provoqué «la prolifération à travers les réseaux sociaux de propos diffamatoires, injurieux et la diffusion des données de nature à troubler l’ordre public».

Recommandé pour vous

200 millions de personnes menacées de faim extrême d’ici 2050

Afrique, Société - D'ici 2050, plus de 200 millions de personnes en Afrique seront exposées à une famine extrême à cause des changements climatiques

Nigeria : recrudessence des enlèvements massifs

Le Nigeria fait face à la une série d'enlèvements de masse dans le nord sonnant l'alerte maximale au niveau des forces de sécurité.

8 mars : favoriser l’inclusion des femmes africaines

Afrique, Société - En 2024, la campagne adopte le thème de "Inspirer l'inclusion" a une résonance particulière sur le continent africain.

Mozambique: plus de 110.000 déplacés à cause du terrorisme

Afrique, Société - Les attaques terroristes dans le nord du Mozambique ont déplacé plus de 110.000 personnes, dont plus de 60.000 enfants.

Migration clandestine : au moins 24 morts dans un naufrage au Sénégal

Afrique, Société Un nouveau drame lié à la migration clandestine a secoué le nord du Sénégal, où au moins 24 personnes ont perdu la vie

Fléau de la contrebande de carburant nigérian au Cameroun

Afrique, Société - La contrebande de carburant nigérian sévit au Cameroun, amplifiée par la dégringolade du naira, la monnaie du Nigeria.