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Niger : la presse inquiète du retour d’une loi répressive dans le secteur

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Le ministère nigérien de la Justice a annoncé la remise en vigueur des peines d’emprisonnement pour la «diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine», peut-on lire dans un communiqué. Ainsi, les journalistes peuvent encourir la prison pour des reportages ou des articles de presse.

Selon le texte, la privation de liberté est également possible pour la «diffamation ou l’injure par un moyen de communication électronique». La mesure vise «d’une part à rétablir l’équilibre entre la liberté d’expression et la protection des droits individuels et d’autre part à préserver la tranquillité et la sécurité publiques».

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Dorénavant, «les citoyens, les journalistes, les professionnels de la communication doivent […] veiller à ne pas porter atteinte à la réputation et la dignité d’autrui et s’abstenir de diffuser des données de nature à porter atteinte à l’unité nationale ou à l’ordre public». Il s’agit d’un retour à la loi initiale de répression de la cybercriminalité, abrogeant une dépénalisation obtenue en 2022 après mobilisation nationale.

Ce texte avait été adopté sous la présidence du chef d’État déchu Mohamed Bazoum. Il prévoyait également des peines de prison pour les motifs cités. Mais ces dernières avaient été supprimées après des plaintes des associations de défense des libertés individuelles et de la presse.

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Pour leur défense, les journalistes se plaignaient notamment du fait que des articles défavorables au pouvoir puissent être considérés comme un trouble à l’ordre public et instrumentalisés pour intimider et réprimer la presse. Le retour de la privation de liberté pour ce motif suscite déjà de vifs débats sur les réseaux sociaux.

Quant aux autorités nigériennes, la suppression des peines de prison s’est faite «en dépit de l’opposition d’une large majorité des Nigériens» et a provoqué «la prolifération à travers les réseaux sociaux de propos diffamatoires, injurieux et la diffusion des données de nature à troubler l’ordre public».